Home ActualitéArabie Saoudite : un Américain forcé de renoncer à sa citoyenneté

Arabie Saoudite : un Américain forcé de renoncer à sa citoyenneté

by Sara
États-Unis

Un retraité américain a été contraint par l’Arabie Saoudite de renoncer à sa citoyenneté américaine après avoir été emprisonné en raison de publications sur les réseaux sociaux critiquant le prince héritier du royaume, selon son fils.

Contexte de l’affaire

Saad Almadi, un homme de 74 ans originaire de Floride, fait partie d’au moins quatre ressortissants américains d’origine saoudienne qui affirment être sous pression du gouvernement du prince Mohammed ben Salmane pour abandonner leur citoyenneté américaine, selon un groupe de défense des droits de l’homme basé aux États-Unis.

Les tactiques alléguées de ce partenaire stratégique des États-Unis, qui n’avaient pas été rapportées auparavant, s’inscrivent dans des efforts similaires visant à faire taire même les critiques modérées, notamment par la menace d’emprisonnement et d’interdictions de sortie, comme celle qui empêche Almadi de retourner aux États-Unis après avoir passé plus d’un an dans une prison saoudienne.

Les déclarations de la famille

Ibrahim Almadi, le fils de Saad, a déclaré : « Il y a des princes saoudiens qui viennent aux États-Unis pour des examens médicaux de routine, alors pourquoi un citoyen américain ne peut-il pas rentrer chez lui pour sa santé ? »

Il a ajouté : « Tout cela parce que nous ne voulons pas froisser les sentiments de notre allié. » Si cela s’était produit avec la Russie, l’Iran ou la Corée du Nord, son père aurait été déclaré détenu de manière injuste depuis des mois.

Réaction des autorités saoudiennes

L’ambassade d’Arabie Saoudite à Washington a reconnu avoir reçu une demande de commentaire sur ces allégations, mais n’a pas donné de réponse. Le gouvernement saoudien ne reconnaît pas la double nationalité et rejette régulièrement les critiques de ses actions, affirmant qu’elles font partie d’une lutte de plusieurs années contre la corruption, le terrorisme et d’autres menaces à la sécurité.

Conséquences diplomatiques

La situation d’Almadi et d’autres pourrait compliquer les efforts des États-Unis pour apaiser les tensions découlant du meurtre en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi, selon les observations de plusieurs experts. Le président Joe Biden avait promis lors de sa campagne de rendre les membres de la famille royale saoudienne responsables après que les services de renseignement américains aient conclu que le prince héritier avait autorisé le meurtre de Khashoggi.

Le récit d’Almadi

Almadi, un ancien directeur de projet qui a immigré aux États-Unis dans les années 1970, a été arrêté en Arabie Saoudite en 2021 lors d’une visite familiale de deux semaines. Les autorités saoudiennes l’ont confronté à des tweets qu’il avait publiés au cours des années précédentes, y compris un sur le meurtre de Khashoggi et un autre sur la consolidation du pouvoir par le prince héritier.

Il a été rapidement condamné à plus de 19 ans de prison pour des accusations liées au terrorisme découlant de ses tweets. Bien qu’il ait été libéré après plus d’un an, une interdiction de sortie l’empêche de retourner à son domicile à Boca Raton, près de Miami.

Pérennité de la situation

Après sa libération, Almadi a reçu des appels menaçants d’hommes que son fils affirme être des agents des services de renseignement, chargés d’éliminer les menaces à l’encontre des dirigeants du royaume. En novembre dernier, ils ont convoqué Almadi dans une villa à Riyad, où il a été promis que l’interdiction de sortie serait levée s’il renonçait à sa citoyenneté américaine.

Se sentant impuissant, Almadi a signé un document et a suivi les instructions pour essayer de retourner son passeport américain à l’ambassade des États-Unis.

Appel à l’action

Des groupes de défense des droits de l’homme, dont le Middle East Democracy Center, ont écrit à l’administration Biden pour demander un soutien fort en faveur de la libération immédiate et inconditionnelle des Américains actuellement emprisonnés en Arabie Saoudite. Parmi ceux empêchés de quitter le pays se trouve Aziza al-Yousef, une détentrice de carte verte américaine qui a été emprisonnée en 2018 pour avoir participé à des manifestations pacifiques.

Réaction de la famille Almadi

Le fils d’Almadi a exprimé son désespoir face à l’inaction des États-Unis et a décidé de rendre publique la situation après avoir passé quatre Nouveaux Ans séparé de son père. « Nous ne pouvons pas continuer à attendre alors que le navire coule », a-t-il écrit dans un courriel envoyé à plusieurs responsables du département d’État en mars.

Il a mis sa carrière financière en attente pour défendre son père et se concentre désormais uniquement sur les actions à entreprendre pour assurer sa libération.

Crossword

Arabie Saoudite | Citoyenneté | Droits De Lhomme | Médias Sociaux | États-unis

You may also like

Leave a Comment