Home ActualitéVétusté des prisons françaises: diagnostics et rénovations

Vétusté des prisons françaises: diagnostics et rénovations

by charles
France

Une controverse s’est intensifiée autour de l’état des établissements pénitentiaires français après la publication d’un avis de la contrôleure des lieux de privation de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot. Elle y déclare une « vétusté préoccupante » et pointe l’inertie de l’État, citant des bâtiments du XIXe siècle et des dégradations structurelles qui affectent la sécurité et les droits des détenus. L’avis, daté du 12 mai et publié au Journal officiel le 15 octobre, rappelle que « à ce jour encore, de nombreuses maisons d’arrêt sont installées dans des bâtiments du XIXe siècle ». Il évoque aussi des problèmes d’infiltrations d’eau, d’humidité et de moisissures, ainsi que la prolifération de nuisibles et des installations électriques défaillantes.

Vétusté et insalubrité: un état des lieux

Le document souligne que, dans un contexte de surpopulation carcérale chronique — la densité était de près de 135% au 1er septembre selon le ministère de la Justice —, « le fonctionnement continu de ces structures depuis des décennies, associé à de graves insuffisances dans leur maintenance, a inévitablement entraîné leur extrême dégradation ». Il cite notamment des bâtiments anciens et mentionne que certaines fermetures de sections pour travaux aggravent la promiscuité dans les autres cellules.

Des cas emblématiques sont évoqués, comme l’effondrement partiel de coursives à la maison d’arrêt de Rouen en 2023, considéré comme « conséquence du manque d’entretien chronique de bâtiments anciens et des infiltrations d’eau ». L’inventaire recense aussi des expériences récentes, notamment le centre de détention de Fleury-Mérogis (Essonne), inauguré en septembre 2023 et fermé un an après pour des « fuites d’eau importantes, de l’humidité et des moisissures ». Certaines installations, à Nice notamment, subissent des défaillances électriques et la présence de cafards, rats ou punaises de lits.

Face à ces constats, le CGLPL formule des recommandations fortes: « chaque établissement pénitentiaire vétuste fasse l’objet d’un diagnostic approfondi, permettant de déterminer sans délai les mesures à prendre quant à son avenir ». Le texte précise que l’action des autorités était « insuffisante » et que les réponses publiques n’étaient « pas à la hauteur des enjeux ».

Vue d'une prison ancienne à Alençon
Vue générale d’une prison ancienne en France (image illustrative).

Conséquences humaines et liens familiaux

Outre la défiance matérielle, l’avis met en évidence des effets directs sur les détenus et le personnel. La vétusté et l’insalubrité favorisent des conditions qui mettent en danger l’intégrité physique et l’intimité des personnes incarcérées, avec un mobilier parfois inadapté ou détérioré et des sols glissants ou murs fissurés. L’extension de ce cadre dégradé peut accroître les risques d’accidents et compliquer les conditions de travail du personnel.

Le rapport souligne aussi l’impact sur le droit fondamental des détenus au maintien des liens familiaux: « le droit des détenus au maintien des liens familiaux est directement impacté, dans certains établissements, par l’état déplorable et inadapté des espaces accueillant les parloirs ». Des obstacles matériels, exacerbés par la surpopulation, fragilisent les parloirs et alimentent des tensions lorsque certains détenus renoncent au contact familial.

Dans un contexte où la densité carcérale avoisine les 135%, la suroccupation alimente ce cercle vicieux: « la moindre fermeture de cellule pour travaux » aggrave la promiscuité et accélère l’usure des infrastructures. Le document explique que « les conditions dégradées d’accueil des familles de détenus » constituent aussi un facteur de tension et accentuent les difficultés de maintien des liens.

Coursives de la maison d'arrêt de Rouen
Coursives dégradées et promiscuité dans un établissement demo (illustration des enjeux).

Réponses et mesures annoncées par le gouvernement

Face à ces constats, le gouvernement fait état d’actions pour remédier à la situation. Selon l’avis, des diagnostics « ont été effectués pour les établissements les plus vétustes afin d’identifier les travaux nécessaires et d’élaborer des propositions de phasage des opérations »; l’objectif est d’identifier rapidement les mesures à prendre pour chaque établissement.

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a également rappelé que deux appels d’offres avaient été lancés pour la construction de 3 000 places de prison modulaires construites en 18 mois. Dans une autre formulation des échanges, certains articles relèvent qu’il a « lancé deux appels d’offres pour la construction de 3 000 places de prison modulaires construites en 18 mois ».

Des éléments plus politiques apparaissent aussi dans les échanges publics: « L’amélioration des conditions de détention de la population pénale et de travail des personnels pénitentiaires sont au cœur des actions menées par mes services afin d’accélérer la rénovation des lieux d’incarcération les plus vétustes », martèle-t-il, selon certains rapports.

Ces engagements visent à accélérer la rénovation des lieux les plus vétustes et à améliorer les conditions de détention et les droits des détenus.

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