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Le Soudan du Sud a déployé des troupes autour du champ pétrolier stratégique de Heglig après la prise de contrôle de la zone par les Forces de soutien rapide (FSR). Cette intervention intervient quelques jours seulement après des combats intenses dans le Kordofan, où les affrontements entre l’armée soudanaise et les FSR se poursuivent. Les autorités sud-soudanaises justifient ce mouvement par la nécessité de protéger des installations pétrolières cruciales pour les deux pays.
Déploiement approuvé par les responsables
Le général Paul Nangi, commandant de l’armée du Soudan du Sud, a déclaré que le déploiement des forces dans la région de Heglig a été effectué avec l’accord du président Salva Kiir. Il a aussi affirmé qu’il y avait eu un consensus avec le chef du Conseil souverain soudanais, Abdel Fattah al-Burhan, et le chef des FSR, Mohamed Hamdan Dagalo (connu sous le nom de Hemeti).
Dans une déclaration à la radio d’État sud-soudanaise, le général a souligné l’importance stratégique de Heglig pour les deux pays en précisant : « Ils se sont entendus sur la nécessité de protéger la région de Heglig parce que c’est une zone extrêmement stratégique pour les deux pays. »
Objectif : protection des installations pétrolières
Selon les informations relayées par la télévision d’État du Soudan du Sud, l’accord prévoit un retrait ordonné des forces soudanaises, suivi d’un retrait des FSR, afin d’éviter tout acte de sabotage des infrastructures pétrolières.
La mission annoncée de la « Armée de défense du peuple du Soudan du Sud » consiste ainsi à sécuriser les installations pétrolières. Cet engagement est présenté comme un moyen de préserver la production et les exportations qui sont vitales pour l’économie de Juba.
- Protection des champs pétroliers.
- Surveillance des oléoducs.
- Sécurisation des stations de pompage centrales.
Accord de coopération signé à Port-Soudan
Des sources indiquent qu’un accord de coopération sécuritaire et pétrolière entre Khartoum et Juba a été signé en octobre dernier à Port-Soudan, lors d’une visite du ministre des Affaires étrangères du Soudan du Sud, Mande Kumba.
Ce protocole porte sur la protection des champs, des pipelines et des stations de pompage centralisées desservant le pétrole sud-soudanais. Le déploiement des forces sud-soudanaises à Heglig est présenté comme la première mise en œuvre concrète de cet accord.
Prise de Heglig et réactions
Les Forces de soutien rapide ont annoncé la semaine dernière leur contrôle de la région de Heglig, affirmant que l’armée soudanaise s’était repliée. Selon Juba, des soldats ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier auraient remis leurs armes aux forces sud-soudanaises.
Heglig est considéré comme le plus grand champ pétrolier du Soudan et constitue la principale installation de traitement des exportations pétrolières sud-soudanaises. Il représente quasiment la totalité des recettes gouvernementales de Juba.
Après la sécession du Soudan du Sud en 2011, ce dernier est resté propriétaire d’environ 75 % des réserves pétrolières de l’ancien Soudan, tout en dépendant des infrastructures soudanaises pour acheminer son pétrole via Port-Soudan, faute d’accès à la mer.
Échanges de tirs et frappes
Sur le plan militaire, des sources ont rapporté des affrontements et des bombardements réciproques dans plusieurs localités du Kordofan. L’armée soudanaise aurait visé des positions des FSR à Um Adara, au sud du Kordofan.
De leur côté, les FSR ont bombardé la ville d’Um Ruwwaba, provoquant des victimes civiles, selon les mêmes sources. Par ailleurs, un drone utilisé par les FSR aurait ciblé des positions de l’armée à Kosti, dans l’État du Nil Blanc, détruisant un véhicule de combat et blessant ses occupants.
Impact humanitaire dans le Kordofan et au Soudan
Les trois États du Kordofan (Nord, Ouest et Sud) connaissent des combats acharnés entre l’armée soudanaise et les FSR depuis plusieurs semaines. Ces affrontements ont provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes récemment.
La crise humanitaire au Soudan s’est aggravée depuis le déclenchement, en avril 2023, du conflit entre l’armée et les FSR lié à un différend sur l’unification des forces armées. Ce conflit a fait des dizaines de milliers de morts et entraîné le déplacement d’environ 13 millions de personnes.