Home ActualitéBusinessEconomie et financeTurquie-Qatar : vaste potentiel de coopération économique

Turquie-Qatar : vaste potentiel de coopération économique

by Sara
Turquie, Qatar

La Turquie cherche à approfondir sa coopération économique avec le Qatar, misant sur des relations politiques qualifiées d' »excellentes » par le ministre turc du Trésor et des Finances, Mehmet Şimşek, lors d’une interview accordée à Al Jazeera en marge du forum de Doha. Cette dynamique vise à renforcer les échanges dans des secteurs stratégiques et à explorer un potentiel de partenariat élargi entre les deux pays.

Technologie et énergie

Mehmet Şimşek a indiqué que les domaines de collaboration incluent la technologie — notamment l’intelligence artificielle — et la défense, ainsi que le secteur de l’énergie. La Turquie pousse résolument vers une transition verte et souhaite intégrer le Qatar dans ce mouvement.

Il a notamment évoqué le rôle possible du gaz naturel liquéfié qatari sur le marché turc, signalant : « Je pense qu’il y a un espace futur pour le gaz naturel liquéfié qatari sur les marchés turcs ».

  • Intelligence artificielle et technologies avancées
  • Coopération en matière de défense
  • Approvisionnement énergétique, incluant le gaz naturel liquéfié

Sécurité alimentaire et commerce

Le ministre a souligné une opportunité de coopération dans la sécurité alimentaire et l’agriculture, rappelant que la Turquie figure parmi les dix premières puissances agricoles mondiales et joue un rôle de premier plan en Europe.

Şimşek a évoqué les avantages potentiels d’un accord de libre-échange entre la Turquie et le Conseil de coopération du Golfe (CCG).

  • Complémentarité des économies turque et qatarie
  • Le Qatar pourrait devenir une plateforme d’attraction pour les industriels turcs
  • Accès au marché turc, 16e mondial en taille (1,6 trillion de dollars) et 11e en parité de pouvoir d’achat (3,8 trillions de dollars)

Şimşek a ajouté que la signature d’un accord avec le CCG rendrait le Qatar plus attractif pour les investisseurs turcs, au-delà d’un simple partenariat bilatéral. Il a aussi assuré que la Turquie peut soutenir les efforts de diversification de l’économie qatarie et l’aider à monter dans la chaîne de valeur des services exportés.

Coopération touristique

En matière de tourisme, Şimşek a noté la complémentarité des saisons touristiques : la haute saison turque s’étend de mai-juin à octobre, tandis que celle du Qatar commence en octobre-novembre et va jusqu’en mai.

Cette inversion saisonnière offre des opportunités pour les opérateurs turcs et pour le développement d’infrastructures hôtelières au Qatar.

  • Flux de touristes entre les deux pays selon les saisons
  • Partage d’expertise en gestion hôtelière et développement d’installations
  • Coopération en ressources humaines et formation dans le secteur touristique

Fragmentation commerciale mondiale et impact sur la Turquie

Interrogé sur les effets de la fragmentation commerciale mondiale, due aux guerres commerciales et aux droits de douane, Şimşek a reconnu que la Turquie n’est pas à l’abri des répercussions. Toutefois, il a estimé que le pays est moins vulnérable que beaucoup d’autres.

Cette résilience s’explique en partie par le fait que 62 % des exportations turques sont dirigées vers des pays avec lesquels Ankara a signé des accords de libre-échange, offrant ainsi un cadre commercial structuré.

En outre, entre 80 % et 85 % des exportations turques vont vers des destinations bénéficiant d’accords préférentiels ou vers des pays voisins.

  • Politique financière active pour corriger certains déséquilibres
  • Soutien à la « relocalisation » des industries intensives en main-d’œuvre
  • Renforcement des compétences et requalification des travailleurs

Puissance des exportations turques

Şimşek a indiqué que les exportations de biens de la Turquie s’élèvent à 270 milliards de dollars. Il a aussi souligné l’importance des exportations de services, qui représentent une part substantielle et constituent un atout majeur.

Selon lui, les services représentent près de 50 % du montant des exportations de biens et pèsent environ 10 % du produit intérieur brut turc.

  • Classements mondiaux : 4e place dans le secteur touristique et 10e pour le tourisme médical
  • Position solide dans la production audiovisuelle et la création de séries
  • Soutien aux industries de pointe : semi-conducteurs, mobilité avancée, technologies vertes, santé et robotique

Le gouvernement met à disposition des ressources pour encourager l’investissement local et étranger en Turquie, afin de soutenir la montée en valeur ajoutée des chaînes productives.

Lutte contre l’inflation

Sur la question de l’inflation, Şimşek a affirmé que la Turquie applique un mélange de politiques : des mesures monétaires et budgétaires strictes accompagnées de politiques de revenus. Il a insisté sur le maintien de ce cadre comme colonne vertébrale de la lutte contre l’inflation.

Il a également souligné la nécessité d’actions du côté de l’offre, notamment :

  • Augmenter l’offre de logements pour contenir la hausse des loyers
  • Accroître les superficies agricoles pour améliorer la productivité et l’offre alimentaire

Ces mesures visent à traiter les causes structurelles de l’inflation et à stabiliser le pouvoir d’achat sur le moyen terme.

source:https://www.aljazeera.net/ebusiness/2025/12/9/turkish-finance-minister-relations-qatar

You may also like

Leave a Comment