Table of Contents
Une femme palestinienne affirme avoir été arrêtée alors qu’elle était blessée, puis contrainte de servir de bouclier humain par des soldats israéliens durant la récente offensive à Gaza. Son récit et une photographie rendue publique ont ravivé les accusations d’utilisation systématique de civils comme boucliers humains pendant les opérations au sol dans le territoire.
Le témoignage de la victime
Shurayfa Qudaih, 50 ans, a raconté à la chaîne Al Jazeera English les événements qui l’ont frappée. Elle dit avoir été extraite des décombres après un bombardement dans son quartier de la localité d’Absān al-Kabīra, à l’est de la ville de Khan Younes, dans le sud du Gaza.
Selon son récit :
- elle était blessée après le bombardement ayant touché sa zone résidentielle ;
- les soldats israéliens l’ont tirée hors des décombres, lui ont lié les mains et l’ont arrêtée ;
- les militaires l’ont ensuite assise au bas d’un talus, derrière eux, afin de se protéger d’un éventuel tir provenant de combattants palestiniens.
Qudaih confie qu’elle vit encore dans le choc, accentué par la diffusion d’une photo prise par l’armée israélienne et largement partagée, la montrant attachée et assise au pied d’un remblai tandis que des soldats, engagés au sommet, sont en phase de combat.
Images et réactions
La photographie de Qudaih, publiée par l’armée israélienne, a suscité une forte émotion. Elle illustre, selon les observateurs, l’usage des civils comme boucliers humains — un acte dénoncé par des organisations de défense des droits et des témoins sur le terrain.
Des vidéos et images diffusées par des chaînes arabes et internationales ont montré, au cours des opérations, des scènes où des jeunes ou des personnes âgées étaient forcés d’accompagner des soldats ou d’entrer dans des bâtiments soupçonnés d’abriter des combattants, sans souci apparent de leur sécurité.
Pratiques dénoncées et témoignages
Des enquêtes journalistiques, notamment un reportage de l’Associated Press, rapportent que des soldats israéliens et d’anciens détenus palestiniens ont affirmé que des ordres avaient été donnés pour utiliser des personnes arrêtées comme boucliers humains lors d’opérations dans la bande de Gaza.
Plusieurs éléments se dégagent des témoignages :
- l’utilisation de civils arrêtés comme protection directe des soldats ;
- la généralisation apparente de cette pratique dans certaines opérations terrestres ;
- la mise en danger délibérée de personnes vulnérables, y compris blessés ou âgés.
Cadre juridique international
Le droit international humanitaire considère l’utilisation de civils comme boucliers humains comme un crime de guerre. Le recours à des personnes protégées pour empêcher des attaques ennemies viole les règles de la guerre et les protections accordées aux civils en temps de conflit.
La pratique est explicitement condamnée par les conventions applicables. L’article 23 de la Troisième Convention de Genève stipule qu’il est interdit d’envoyer ou de maintenir un prisonnier de guerre dans une zone de combat où il serait exposé aux tirs, ou d’exploiter sa présence pour protéger certaines positions contre des opérations militaires — voir le texte de référence : Convention de Genève (Troisième) et les principes du droit international humanitaire.
Contexte et portée
Des observateurs estiment que l’usage de boucliers humains a été répandu à plusieurs reprises lors de l’offensive terrestre dans la bande de Gaza. Les images et témoignages recueillis montrent une multiplication d’incidents similaires impliquant aussi bien des jeunes que des personnes âgées.
Les allégations de ce type soulèvent des questions sur les responsabilités commandementales et la conduite des opérations, et appellent à des enquêtes indépendantes pour établir les faits et déterminer d’éventuelles responsabilités pénales.