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L’histoire et le destin des Ouïghours sont intimement liés à l’Asie Centrale, berceau de ce peuple turcique d'une richesse culturelle exceptionnelle. Majoritairement musulmans, ils sont aujourd’hui au cœur de sujets de préoccupations internationales liées aux questions des droits de l'homme et de la préservation des identités culturelles.
Identité et racines des Ouïghours
Les Ouïghours, peuple anciennement nomade, ont imprimé leur marque dans l'histoire des peuples turcs depuis le 3ème siècle avant J.-C., originaire des steppes d'Asie Centrale. Issus des tribus « Tölös » et « Tiele » de Turkestan, leur nom est apparu au cours des 4ème et 5ème siècles sous la désignation « Tölös ». Certains historiens lient leur origine aux « Töre » ou « Touran », peuples turcs fortement connectés par des liens de parenté, de langue, de culture et de tradition avec des tribus telles que les Huns. Ces racines communes mettent en lumière l’influence notable des Ouïghours dans le développement des civilisations turques.
Naissance et essor d'une civilisation
À partir du premier siècle avant J.-C., les Ouïghours établirent plusieurs principautés comme celles d’Ormchi et de Turfan en Asie Centrale, marquant une ère de sophistication politique et administratrice en relation avec les entités voisines. Le succès de leur premier soulèvement contre l’État « Göktürk » en 717, suivi par la fondation de leur propre empire en 840, illustre une période d’ascension politique. Ils ont par la suite développé une société sédentaire épanouie avec des avancées dans l'agriculture, le commerce, l’architecture et la culture. Le script ouïghour est devenu un outil de communication pour de nombreuses autres nations.
Déclin et migrations forcées
La prospérité de l'Empire ouïghour a toutefois été confrontée à des épreuves sévères avec les invasions chinoises et la diminution de leur esprit guerrier, faiblissant ainsi leur pouvoir. Après l’invasion des Kirghizes en 840, les Ouïghours durent migrer vers diverses régions, dont Gansu en Chine et dans le bassin du Tarim, où ils ont établi des royaumes impactants les voies commerciales historiques et contribuant au développement artistique et culturel.
Le passage au contrôle chinois
Au fil des siècles, le territoire ouïghour devint l'objet de luttes de pouvoir, aboutissant à l’établissement d’un contrôle par la dynastie Qing au 18ème siècle après de nombreux soulèvements. Le 20ème siècle n'a pas été plus clément : entre tentatives d'indépendance et répressions, les Ouïghours ont lutté pour préserver leur liberté face aux différends règnes chinois, y compris après la fondation de la République populaire de Chine en 1949.
Une situation qui éveille l'attention mondiale
Shanxiang, aussi connu comme le Xinjiang, est un territoire clé pour la Chine en termes de ressources naturelles et de position stratégique sur l'ancienne route de la Soie. Il abrite également le projet ambitieux de la Nouvelle Route de la Soie, ajoutant une dimension géopolitique majeure à la situation des Ouïghours. Toutefois, la politique de la Chine envers cette minorité est sévèrement critiquée pour ce qui est perçu comme un effacement délibéré de l’identité culturelle et religieuse des Ouïghours.
La dimension tragique de la situation actuelle des Ouïghours en Asie de l'Est doit susciter une prise de conscience globale et rappelle l'urgence de dialogues orientés vers la protection des droits humains et de la diversité culturelle.