Home Actualité9 figures de Gaza portent la vérité malgré les menaces

9 figures de Gaza portent la vérité malgré les menaces

by Sara

Dans la bande de Gaza, un groupe de figures emblématiques mène un combat bien particulier : celui de la vérité. Sous la menace permanente de la répression et des représailles, ils s’efforcent de révéler au monde les réalités du conflit qui les frappe. L’offensive israélienne baptisée « les épées de fer », lancée en réponse à l’opération « Le Déluge de l’Aqsa » de la résistance palestinienne, dirigée par le Hamas, a provoqué de profondes entailles dans la vie quotidienne des Palestiniens. Ces personnalités de premier plan, qu’elles soient issues du gouvernement, du domaine médical, des médias ou de la sphère militaire, se tiennent debout malgré tout, dévoilant les atrocités commises et la lutte des victimes pour leur survie.

Porte-parole Courageux Face à l’Oppression: Abu Ubaida

Porte-parole Courageux Face à l'Oppression : Abu Ubaida

Abu Ubaida, le porte-parole médiatique des Brigades Izz al-Din al-Qassam, l’aile militaire du mouvement Hamas, est une figure masquée dont l’identité demeure secrète. Il a commencé son rôle important après le retrait israélien de la bande de Gaza en 2005, et est apparu pour la première fois dans un film documentaire intitulé « Les Brigades Qassam dans l’Hospitalité de la Kalachnikov », réalisé par Al Jazeera cette même année, mais diffusé seulement en 2014.

La notoriété d’Abu Ubaida a pris de l’ampleur en 2006 lorsqu’il a annoncé la capture du soldat israélien Gilad Shalit par la résistance palestinienne. Sa figure est devenue emblématique pour les Brigades du Qassam, transmettant leurs messages avec efficacité et autorité. Cela fait de lui un atout majeur pour Hamas dans la mise en œuvre de ses plans et objectifs.

Ses messages, qu’ils soient enregistrés ou filmés, sont produits avec un professionnalisme et une expertise remarquables. Les Brigades du Qassam veillent à accorder une grande crédibilité à leur porte-parole, en privilégiant la diffusion d’informations fiables, en évitant l’exagération, et en publiant des photos et vidéos confirmant l’authenticité de ses déclarations.

Entité sioniste reconnaît l’impact significatif qu’Abu Ubaida apporte à Hamas et tente de miner son influence. Depuis 2014, Entité sioniste prétend avoir révélé son identité, tentant de réduire son symbolisme à une seule personne, identifiée comme « Hudhaifa al-Kahlout ».

Avec le retour d’Abu Ubaida et ses messages puissants lors de l’opération « L’inondation de l’Aqsa », Entité sioniste a réitéré ses affirmations en disant avoir découvert son identité et affirmé avoir bombardé sa maison située dans le camp de Jabalia, au nord de la bande de Gaza.

En réponse, le porte-parole de l’armée d’occupation, Avichay Adraee, a publié sur les réseaux sociaux, au début de la guerre, une photo d’un jeune Palestinien accompagnée d’un commentaire affirmant : « Urgent, c’est Hudhaifa al-Kahlout qui se cache derrière le pseudonyme d’Abu Ubaida, et aussi derrière son keffieh rouge… Hudhaifa al-Kahlout, vous êtes désormais démasqué. Il est temps d’arrêter de se cacher. »

Habituellement, Abu Ubaida ignore les tentatives de propagande de l’armée d’occupation à ce sujet.

Ashraf al-Qudra: Un Porte-parole Résilient sous le Feu Ennemi

Ashraf al-Qudra: Un Porte-parole Résilient sous le Feu Ennemi

Malgré le siège et le bombardement de l’hôpital Al-Shifa par les tanks israéliens, Ashraf al-Qudra, porte-parole du ministère palestinien de la Santé, a fait preuve d’un courage remarquable. Il a continué à informer le monde des pertes humaines palestiniennes dues à l’agression, en communiquant quotidiennement des statistiques détaillées.

Même après avoir transféré ses activités à l’hôpital Nasser de Khan Younis, al-Qudra a maintenu son engagement avec la même détermination.

Né en 1973 à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, Ashraf al-Qudra est marié et père de quatre enfants. Il a obtenu son diplôme en physiothérapie et réhabilitation de l’Université de Karachi au Pakistan, et un master en gestion et politiques de l’Université Al-Quds en Palestine.

Avant de devenir porte-parole, al-Qudra a dirigé le centre de réhabilitation Al-Rahma et a été responsable des services hôteliers au sein du ministère. En plus de son rôle gouvernemental, il préside le conseil d’administration de l’Institut Polytechnique du Futur, démontrant son engagement envers le développement éducatif et professionnel.

Munir al-Barsh : Un Leader Médical au Cœur de la Guerre

Munir al-Barsh : Un Leader Médical au Cœur de la Guerre

Munir al-Barsh, Directeur général du ministère de la Santé à Gaza, s’est distingué comme un des principaux acteurs de la lutte contre l’occupation et la révélation des crimes de guerre, malgré les risques considérables, notamment durant le siège de l’hôpital Al-Shifa.

Suite à son départ forcé de l’hôpital Al-Shifa, al-Barsh a poursuivi son combat médical en se dirigeant vers les hôpitaux du nord de la bande de Gaza, notamment l’hôpital indonésien et l’hôpital Kamal Adwan. Il est resté une voix alarmante pour Gaza, soulignant les conséquences désastreuses de l’arrêt des services hospitaliers pour les blessés et la population.

Né en 1971 à Jabalia, au nord de la bande de Gaza, al-Barsh a reçu son éducation de base dans cette ville. Il a obtenu un diplôme de pharmacie de l’Université de Iași en Roumanie, suivi d’un master en gestion et politiques de santé de l’Université Al-Quds.

Avant de devenir Directeur général du ministère de la Santé, al-Barsh a occupé plusieurs postes gouvernementaux, y compris celui de Directeur général de la Pharmacie pendant 12 ans.

Reconnu pour son engagement communautaire et philanthropique, il préside le conseil d’administration de l’Association Nationale pour le Développement et l’Innovation. Il est également président de la Fondation Namaa pour le Développement et l’Innovation, de la Faculté Namaa des Sciences et de la Technologie, du club sportif Namaa, et de la Maison du Coran à Jabalia. Il a également été le directeur du bureau de la Conférence mondiale de la jeunesse islamique.

Marié et père de huit enfants, al-Barsh parle arabe, roumain et anglais.

Un moment marquant de sa carrière fut lorsqu’il a annoncé le décès de son neveu Anas, tué lors d’un bombardement israélien, dans une interview avec Al Jazeera, où il a été surpris par cette tragique nouvelle juste avant de commencer l’entretien.

Mohammed Abu Salimya: Un Directeur Inébranlable Sous le Feu

Mohammed Abu Salimya: Un Directeur Inébranlable Sous le Feu

Face à la guerre psychologique intense menée par Entité sioniste contre l’hôpital Al-Shifa à Gaza, et malgré les allégations qu’il servait de quartier général pour le mouvement Hamas, Mohammed Abu Salimya, son directeur général, ne s’est pas laissé intimider. Il a refusé les ordres de l’armée d’occupation d’évacuer l’établissement.

Jusqu’à son arrestation le 23 novembre 2023, Abu Salimya est resté résolu malgré le siège et les bombardements de l’hôpital, et la présence accablante des corps dans l’enceinte de l’établissement. Il a communiqué au monde entier, via des entretiens téléphoniques avec les médias, la réalité tragique vécue par les blessés, les malades et les réfugiés assiégés dans l’hôpital Al-Shifa.

Né en 1973 dans le camp de réfugiés de Shati à l’ouest de la ville de Gaza, Abu Salimya est marié et père de quatre enfants. Il a étudié la médecine à l’Université médicale nationale Bogomolets à Kiev, en Ukraine, se spécialisant en pédiatrie, avant de retourner à Gaza en 1998. En 2013, il a obtenu son diplôme de spécialiste palestinien en pédiatrie.

Abu Salimya a commencé sa carrière en 2000 comme médecin à l’hôpital européen de Gaza, avant de devenir directeur médical de l’hôpital Al-Nasr pour enfants en 2007. En 2015, il a pris la direction de l’hôpital Al-Rantisi pour enfants, puis est devenu en 2019 le directeur de l’ensemble médical Al-Shifa.

Il a joué un rôle clé dans le développement et la modernisation de l’hôpital Al-Shifa, le dotant de capacités pour mener à bien des opérations chirurgicales complexes et hautement qualifiées, qui auparavant étaient transférées hors de la bande de Gaza pour traitement.

Salama Ma’rouf : Voix de Gaza Dénonçant les Atrocités

Salama Ma'rouf : Voix de Gaza Dénonçant les Atrocités

Salama Ma’rouf, en tant que président du bureau médiatique gouvernemental, s’est distingué par ses apparitions quotidiennes, devenant la « voix de Gaza ». Il a minutieusement documenté toutes les atrocités et massacres commis par Entité sioniste, ainsi que les conséquences de l’agression dans divers domaines.

Ma’rouf s’est efforcé d’attirer l’attention du monde sur les crimes de l’occupation. Lors d’une de ses conférences de presse, il a porté le corps d’un enfant martyr, interrogeant la communauté internationale sur la privation de son droit à la vie.

Malgré l’entrée de l’armée d’occupation dans l’hôpital Al-Shifa et leur avancée dans la ville de Gaza, Ma’rouf a continué à remplir son rôle jusqu’à ce qu’il ne puisse plus le faire.

Né au Caire en 1977, Ma’rouf a reçu son éducation de base en Égypte avant de retourner à Gaza avec sa famille en 1994. Il a obtenu un diplôme en journalisme de l’Université islamique en 1999 et une maîtrise de la même université en 2016.

Ma’rouf a commencé sa carrière en tant que rédacteur pour le magazine Al-Sahel (1998-1999) avant de rejoindre le ministère de l’Information en 2000. Il est devenu directeur général du bureau médiatique gouvernemental en 2007, puis président en 2017. Il a également joué un rôle actif dans diverses initiatives syndicales et communautaires.

Ma’rouf a mené plusieurs recherches et études dans le domaine des médias et a publié un livre intitulé « La réalité de l’accès des journalistes palestiniens à l’information ».

Ismail al-Thawabta: Un Pilier de la Communication en Temps de Crise

Ismail al-Thawabta : Un Pilier de la Communication en Temps de Crise

Lorsque Salama Ma’rouf, président du bureau médiatique gouvernemental, a été contraint au silence suite à l’avancée terrestre israélienne dans la ville de Gaza, Ismail al-Thawabta, directeur général du bureau, a pris le relais. Il a établi son quartier général dans la province centrale, continuant à documenter et à communiquer sur les crimes de l’occupation israélienne à tous les niveaux, tant humains que matériels, au monde entier.

Né en 1979 dans le camp de réfugiés d’al-Nuseirat, au centre de la bande de Gaza, al-Thawabta est marié et père de cinq enfants. Il a obtenu en 2001 un diplôme en journalisme de l’Université islamique de Gaza, et en 2020, il a décroché un master de la même université.

Al-Thawabta a débuté sa carrière en tant que journaliste pour divers médias, avant de rejoindre en 2006 le bureau médiatique gouvernemental. Il a été nommé à la tête du journal gouvernemental « Al-Ray », puis est devenu directeur général du bureau médiatique.

En plus de son travail gouvernemental, al-Thawabta est très engagé dans la société civile. Depuis 2013, il préside une initiative caritative pour les jeunes et a publié plusieurs ouvrages, dont un livre intitulé « Des murs fissurés » et un autre, actuellement en préparation, nommé « Des mots comme des balles ».

Wael al-Dahdouh: Un Journaliste au Cœur de la Tragédie de Gaza

Wael al-Dahdouh Un Journaliste au Cœur de la Tragédie de Gaza

Né en 1970 dans le quartier d’Al-Zaytoun à Gaza, Wael al-Dahdouh travaille comme correspondant pour la chaîne Al Jazeera à Gaza depuis 2004. Il s’est distingué comme l’un des journalistes les plus importants, relatant les crimes terribles survenus pendant la guerre actuelle.

Al-Dahdouh a personnellement souffert de la violence israélienne. Sa famille a été ciblée, entraînant la mort de 14 membres, y compris sa femme et deux de ses enfants, lors d’un bombardement israélien le 25 octobre 2023. Malgré cette perte immense, il a continué à couvrir les événements, devenant la voix des victimes civiles de Gaza.

Il a été blessé lors d’un bombardement israélien le 15 décembre 2023, qui a également coûté la vie à son collègue, le cameraman de Al Jazeera, Samer Abu Daqqa.

Al-Dahdouh a obtenu un baccalauréat en journalisme et médias de l’Université islamique de Gaza en 1998 et un master en études régionales de l’Université Al-Quds en 2007. Il a commencé sa carrière en tant que correspondant pour le journal palestinien Al-Quds, puis pour la station de radio Voice of Palestine à Téhéran. Il a également travaillé pour la chaîne télévisée Sahar au début de l’Intifada Al-Aqsa en 2000, avant de rejoindre Al Jazeera en 2004.

En 2023, la revue belge Knack a choisi al-Dahdouh comme personnalité journalistique de l’année, consacrant six pages à raconter une partie de son histoire et de ses sacrifices pour transmettre la vérité. La revue l’a décrit comme « l’homme qui est devenu le centre de l’actualité après avoir été son messager », suite à l’attaque de sa famille.

Anas al-Sharif: Un Journaliste Intrépide Face à l’Opression

Anas al-Sharif: Un Journaliste Intrépide Face à l'Opression

Lorsque les forces d’occupation israéliennes ont forcé les médias à se retirer de la couverture dans le nord de la bande de Gaza, le journaliste Anas al-Sharif s’est distingué en portant sur ses épaules la lourde tâche de révéler les crimes et massacres d’Entité sioniste contre les civils, sans se soucier des grands dangers qui le menaçaient, lui et sa famille.

La couverture courageuse d’al-Sharif a clairement dérangé l’occupation, qui l’a menacé par téléphone et lui a demandé de quitter la région pour se diriger vers le sud de la bande, une demande qu’il a refusée.

En guise de représailles pour son rôle médiatique, Entité sioniste a bombardé sa maison le 11 décembre 2023, entraînant la mort de son père. Malgré cette tragédie personnelle, al-Sharif a continué à remplir sa mission médiatique.

Né en décembre 1996 dans le camp de Jabalia, Anas al-Sharif est marié et père d’une fille. Il a obtenu un diplôme en radiodiffusion et télévision de l’Université Al-Aqsa à Gaza et a commencé sa carrière de journaliste indépendant en 2014, couvrant les événements à Gaza et dans sa région nord.

En 2018, al-Sharif s’est fait remarquer en couvrant les Marches du Retour et le siège, organisés près de la frontière entre Gaza et Entité sioniste. Il a collaboré avec des sites d’information et des agences de presse arabes et internationales.

En mai 2021, il a couvert la bataille « L’Épée de Jérusalem » menée par la résistance palestinienne contre Entité sioniste.

Pendant l’agression israélienne de 2023, al-Sharif a commencé à travailler pour Al Jazeera, couvrant les événements dans le nord de Gaza.

Ismail al-Ghoul: Journaliste Intrépide dans la Tempête de Gaza

Ismail al-Ghoul: Journaliste Intrépide dans la Tempête de Gaza

À l’instar d’Anas al-Sharif, le journaliste Ismail al-Ghoul a comblé un vide médiatique significatif à Gaza, une zone presque dépourvue de médias locaux et internationaux en raison des actions de l’armée d’occupation.

Malgré les risques élevés, alors que les habitants cherchaient désespérément à échapper aux bombardements, al-Ghoul a bravé ces dangers pour collecter des informations précieuses. Armé de ses modestes moyens, il a documenté les événements et les a transmis à la chaîne Al Jazeera pour diffusion internationale.

Né en 1997 dans le camp de réfugiés de Beach, au nord de la ville de Gaza, al-Ghoul a obtenu un diplôme en journalisme de l’Université Islamique de Gaza. Il a débuté sa carrière en tant que journaliste pour les journaux locaux Al-Resalah et Palestine.

Par la suite, al-Ghoul s’est orienté vers le journalisme télévisé, collaborant avec plusieurs sociétés de production médiatique à Gaza, jouant un rôle clé dans la couverture des événements majeurs de la région.

En dépit des défis et des dangers constants, ces figures courageuses de Gaza ont démontré une résilience remarquable face à l’adversité. Leur engagement envers la vérité et la justice, ainsi que leur volonté de porter la voix des sans-voix, symbolisent l’esprit indomptable du peuple palestinien. Leurs histoires sont un témoignage poignant de la lutte continue pour la dignité et les droits humains dans une région en proie à des conflits incessants. Leurs efforts incitent le monde à regarder au-delà des titres des nouvelles, à reconnaître les visages humains derrière les statistiques et à comprendre la complexité de la situation à Gaza

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