Table of Contents
Libération: Sous l’apparente unité israélienne, la colère gronde
Le quotidien français Libération rapporte que les manifestations en Entité sioniste s’intensifient trois mois et demi après le début de la guerre contre Gaza, et que l’opposition se prépare au même moment où davantage d’Israéliens appellent à des élections anticipées dans l’espoir de renverser le Premier ministre Benjamin Netanyahou.
Le reportage, rédigé par le correspondant à Tel Aviv, Nicolas Rogier, part des critiques publiques et surprenantes de l’ancien général Gadi Eisenkot – membre du cabinet de sécurité – sur les politiques de Netanyahou. En déclarant que « ce qui se passe à Gaza aujourd’hui montre que les objectifs de la guerre n’ont pas été atteints », et que « ceux qui parlent d’une défaite totale du Hamas ne disent pas la vérité », ajoutant un « non » catégorique lorsque le journaliste lui a demandé si les décideurs étaient honnêtes avec le public.
Les commentaires d’Eisenkot ont suscité certaines critiques, mais l’ancien chef d’état-major reste intouchable, d’autant plus que son fils et son neveu ont été tués à Gaza. Il est, de l’avis du correspondant, le mieux placé pour comprendre la réalité et les implications des opérations militaires israéliennes.
Un message clair
Ainsi, lorsque Eisenkot exprime la nécessité d’élections « dans les mois à venir », il envoie un message clair que l’opposition ne va pas attendre la fin de la guerre qui promet d’être longue, comme l’a assuré Netanyahou, pour forcer le pays à se diriger vers les urnes.
Le correspondant indique que le Premier ministre semble être encerclé par une colère grandissante, rappelant les mois précédant le 7 octobre, avec les protestations des familles de captifs devant chez lui jusqu’aux milliers de personnes dans les rues de Tel Aviv réclamant son départ, sans oublier le flot de critiques contre le nouveau budget.
Le long de la rue principale de Tel Aviv à l’est, de nouvelles affiches publicitaires déclarent « Nous avons besoin d’élections », dans une campagne coûteuse à l’origine inconnue. Dans les coulisses, selon le correspondant, figurent « des anciens combattants qui ont participé aux manifestations contre la réforme judiciaire et des personnalités du secteur de la technologie ».
Ronnen Kohler, de la direction du mouvement « Fratres Armorum », considère que « la campagne n’a aucun sens tant que Benny Gantz reste au sein du gouvernement ». Ce qu’il souhaite, c’est « reconstruire l’espace démocratique en encourageant nos membres à s’impliquer dans la vie civile. Nos valeurs séculaires libérales doivent être replacées au premier plan et nous devons lutter pour conquérir les cœurs des Israéliens ».
Une campagne anticipée
Le projet est ambitieux et presque idyllique pour contrer ce que l’extrême droite israélienne a réalisé au cours des 15 dernières années, devenant, malgré une représentation de seulement 5% de la population, celle qui définit le contenu du débat politique, même en temps de guerre.
Netanyahou et ses alliés ont commencé leur campagne électorale dès le mois de décembre, tandis que l’opposition a pris du retard malgré la colère grandissante envers Netanyahou, dont les sondages annoncent la défaite à chaque fois. Cependant, il est le seul à proposer un projet simple et cohérent pour l’après 7 octobre, insistant sur le fait qu’il n’y aura pas de retour en arrière et donc pas de concessions aux Palestiniens tués à Gaza.
Le correspondant conclut que Benny Gantz deviendrait Premier ministre si les élections avaient lieu aujourd’hui, à la tête d’un gouvernement de droite belliqueuse sans projet politique clair, ce qui laisse à penser que l’opposition israélienne est persuadée que se débarrasser de Netanyahou changerait tout, et que cela est la clé pour un nouveau départ.