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Russie en alerte cybersécurité pour ses élections présidentielles
Alors que la préparation des élections présidentielles entre le 15 et le 17 mars bat son plein, au milieu d’une intense campagne publicitaire pour encourager les électeurs à voter, un communiqué des services de renseignement extérieurs russes sur ce qu’ils ont qualifié de « campagne d’incitation lancée par l’administration américaine pour réduire le taux de participation aux élections », révèle une nouvelle crise qui commence à planer sur des relations déjà tendues avec les États-Unis.
Les services de renseignement ont déclaré dans un communiqué que l’administration du président américain Joe Biden avait chargé des organisations non gouvernementales américaines de la mission de réduire la participation aux élections présidentielles russes prévues dans quelques jours.
Ils ont ajouté que « par incitation de Washington et à travers les ressources Internet de l’opposition, des appels sont lancés aux citoyens russes pour ignorer les élections, avec la participation de hautes personnalités américaines spécialisées dans les technologies de l’information, ainsi qu’un autre plan d’attaques cybernétiques contre le système de vote électronique à distance. »
« Régler des comptes »
Le communiqué des services de renseignement extérieurs est survenu environ une semaine après la convocation de l’ambassadrice américaine à Moscou au siège du ministère des Affaires étrangères russe, où elle a été informée que des diplomates impliqués dans des activités subversives et d’autres activités relevant de l’ingérence dans les affaires intérieures seraient « expulsés », selon les termes du ministère.
Auparavant, la commission du Conseil de la Fédération russe pour la défense de la souveraineté de l’État avait révélé que les pays occidentaux augmentaient le nombre de personnes participant aux tentatives de discréditer la réputation des élections, en utilisant délibérément des agents étrangers contrôlés par les médias et des ONG à cette fin.
Le chercheur en études internationales Dmitry Zlatopolsky estime que les mesures prises ne devraient pas entraîner de changements tangibles dans l’opinion publique du pays concernant la participation aux élections, considérant dans une déclaration à Al Jazeera Net que « le communiqué des services de renseignement extérieurs vise également à régler des comptes, constituant une réponse indirecte aux accusations précédemment portées par Washington contre Moscou, d’ingérence dans les élections présidentielles américaines de 2016 ».
Mobilisation et inquiétudes
Des sondages menés par des centres d’études d’opinion en Russie il y a environ deux semaines indiquent que plus de 70 % des électeurs sont prêts à participer aux élections, un résultat similaire aux sondages sur la participation aux élections présidentielles de 2018.
D’un autre côté, il est clair que les autorités russes sont engagées à sécuriser toutes les dispositions pour faciliter la participation des électeurs, notamment le vote dans les bureaux de vote selon le lieu d’inscription, le vote dans d’autres bureaux de vote par le biais du « votant mobile », le vote électronique à distance et le vote à domicile.
Face à ces données, l’expert en sécurité Vladimir Koznitsov indique l’existence de preuves abondantes « d’ingérence de pays étrangers dans les affaires intérieures de la Russie ».
Il mentionne des contacts hebdomadaires entre des représentants du Bundestag (parlement allemand), du Parlement européen et du Congrès américain avec ce qu’il appelle les « traîtres russes », ainsi que des séparatistes et des extrémistes, discutant de plans spécifiques d’ingérence dans le processus de vote, et organisant des provocations près des ambassades russes à l’étranger et dans les bureaux de vote, finançant des activités de sabotage contre la Russie.
Il souligne que « le but principal est de réduire le taux de participation aux élections, par le biais d’appels et d’attaques électroniques, ce qui donnerait à l’Occident, en cas de succès, une raison de douter des résultats du vote, et donc d’influencer la popularité du candidat élu, qui semble être le président actuel Vladimir Poutine ».
Il ajoute que les « agents d’influence des États-Unis » cherchent à perturber la stabilité politique en Russie en manipulant le taux de participation des électeurs, révélant ainsi un nouveau mode de confrontation entre la Russie et l’Occident – simultanément – les tendances actuelles du conflit géopolitique mondial, exigeant une analyse approfondie de la part des autorités russes.