# Crise humanitaire au Darfour : comment vivent les habitants d’El Fasher
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<h2>Événement tragique à El Fasher</h2>
<p>Hier, dimanche, alors que je me trouvais chez moi à El Fasher, capitale de la région de [Darfour](#), dans l’ouest du [Soudan](#), une tragédie inattendue a bouleversé ma vie et celle de ma famille.</p>
<p>Je m’apprêtais à passer du temps avec ma famille lorsque soudain, une roquette est tombée à proximité de notre maison et a explosé. L’ampleur de la destruction causée par cet incident tragique était inimaginable.</p>
<p>La panique et la peur se sont emparées de moi. J’ai couru vers mon fils de six ans, qui était en train de jouer, et je l’ai trouvé inconscient, du sang coulant de son cou.</p>
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<h2>Effroi et désarroi</h2>
<p>Je n’arrivais pas à croire ce qui se passait. Mon fils était gravement blessé, perdant beaucoup de sang. Malgré le choc et la terreur, j’ai essayé de rester calme. Sans équipe de secours disponible, nous avons, avec l’aide des voisins, réussi à l’emmener au seul hôpital en activité de la ville.</p>
<p>J’ai passé toute la journée à l’hôpital, angoissé, entouré de morts et de blessés arrivant continuellement. Bien que mon fils ait reçu des soins, il n’a pas pu être opéré pour retirer la balle perdue à cause du manque de médecins.</p>
<p>Ces moments critiques m’ont fait réaliser l’ampleur du conflit au Soudan, particulièrement dans la région du Darfour, où les civils sont quotidiennement exposés au danger et à la mort, notamment les femmes et les enfants.</p>
<p>Mon histoire reflète la souffrance de nombreux enfants innocents blessés ou tués chaque jour, réclamant une action collective pour instaurer la paix et la stabilité dans les zones sinistrées du Darfour, afin d’assurer un avenir prometteur à ces enfants, symboles d’espoir.</p>
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<h2>Violence à El Fasher</h2>
<p>El Fasher vit actuellement une période de violence et de tension due aux affrontements militaires continus entre l’armée soudanaise, la force conjointe des mouvements armés, et les [Forces de Soutien Rapide (RSF)](#), ce qui a engendré une grave crise humanitaire dans la ville.</p>

<p>El Fasher, une des plus anciennes villes historiques du Darfour avec environ deux millions d’habitants sur les 9,5 millions de la région, abrite des dizaines de milliers de déplacés vivant dans des écoles et d’autres logis des quartiers sud de la ville.</p>
<p>Les combats qui ont éclaté vendredi et dimanche derniers s’ajoutent à une période de calme relatif, faisant de la ville un refuge pour les déplacés venant de différentes régions du pays en raison des effets de la guerre.</p>
<p>Les RSF ont repris leurs attaques militaires, incendiant une quinzaine de villages autour d’El Fasher, causant des victimes et contraignant des milliers de personnes à se réfugier en ville.</p>
<p>Des témoins rapportent que de nombreux civils, principalement des femmes et des enfants, ont été tués hier dimanche lors des affrontements, avec des blessures causées par des tirs perdus et des roquettes.</p>
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<h2>Impact sur la santé</h2>
<p>Ibrahim Abdallah Khater, directeur général du ministère de la Santé du Nord-Darfour, a déclaré à une radio locale que les violences ont fait 27 morts et environ 150 blessés de gravité diverse.</p>
<p>Parmi les victimes figurent des femmes et des enfants. Il a également souligné la pénurie de médicaments et de fournitures médicales et la mise hors service de l’hôpital pour enfants à cause de la chute d’une roquette à proximité.</p>
<p>Khater a affirmé que son ministère travaille avec des partenaires et des bénévoles pour secourir les blessés et répondre à leurs besoins, tout en cherchant des solutions temporaires pour l’hôpital pour enfants afin de ne pas interrompre son activité.</p>

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<h2>Destruction majeure</h2>
<p>Hadia Abdallah, mère d’un enfant malade à l’hôpital pour enfants de El Fasher, a confié à Al Jazeera que tous les patients ont été évacués après la chute d’une roquette près de l’hôpital, tuant un accompagnateur.</p>
<p>Elle a décrit leurs difficultés pour obtenir des soins dans d’autres structures sanitaires et a appelé la société et les autorités concernées à fournir un soutien d’urgence aux enfants malades et à leurs familles.</p>
<p>En parallèle, le camp de déplacés d’Abu Shouk au nord de la ville a signalé sur Facebook la mort de cinq personnes et 23 blessés parmi les déplacés lors des affrontements, exhortant les ONG et les organisations de la société civile à fournir des ambulances supplémentaires pour évacuer les blessés vers l’hôpital du sud.</p>
<p>Les affrontements ont causé des dégâts importants aux maisons et infrastructures, dispersant des familles et contraignant de nombreux habitants à fuir leurs foyers à la recherche d’un abri sécurisé, face à la pénurie des ressources et services essentiels. Les besoins en aide humanitaire des déplacés se font cruellement sentir.</p>
<p>Mohamed Adam, habitant d’El Fasher, a insisté sur la nécessité pour la communauté internationale et les organisations humanitaires de fournir une assistance d’urgence aux personnes affectées en répondant à leurs besoins fondamentaux comme la nourriture, l’abri, l’eau potable et les soins de santé.</p>
<p>Il appelle les parties impliquées à prendre des mesures immédiates pour cesser le conflit et protéger les femmes et les enfants, soulignant les défis économiques auxquels sont confrontés les habitants, tels que la hausse des prix des biens et la rareté de l’eau potable.</p>
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