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Pourquoi Biden adopte les politiques de Trump sur les réfugiés
Introduction
À cinq mois des élections présidentielles et après plus de trois ans et demi de mandat, le président Joe Biden a émis un ordre exécutif global visant à restreindre l’accès des migrants et réfugiés à la frontière sud entre les États-Unis et le Mexique. Cette décision a provoqué la colère des républicains, qui estiment qu’il n’est pas allé assez loin, et du camp progressiste du parti démocrate, qui la voit comme un reniement de ses promesses envers les réfugiés et une atteinte directe au droit fondamental de demander l’asile.
Réactions et critiques
La décision de Biden a suscité des inquiétudes au sein des Nations Unies. Une porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a déclaré que « ceux qui craignent la persécution doivent pouvoir accéder à des terres sûres ». Conformément à cet ordre qui est entré en vigueur mardi dernier, les agents des services d’immigration peuvent renvoyer les réfugiés tentant d’entrer illégalement aux États-Unis sans traiter leurs demandes d’asile.
Réactions internes au Parti Démocrate
L’administration Biden a fixé des critères pour l’application de cette politique, qui sera mise en œuvre lorsque le nombre moyen quotidien de réfugiés atteindra 2500 personnes pendant sept jours. Cet ordre prévoit la possibilité de rouvrir les frontières dès que cette moyenne quotidienne diminuera à 1500 réfugiés, alors que la moyenne approximative actuelle est de 6000 personnes par jour.
Cette décision a été largement critiquée au sein du parti démocrate. L’Union américaine pour les libertés civiles a promis de contester ce décret en justice, tandis que Joe Biden a appelé le camp progressiste à faire preuve de patience, affirmant que « ne rien faire n’est pas une option ». Par ailleurs, dix législateurs démocrates ont organisé une conférence de presse devant le Congrès.
Pramila Jayapal, présidente du caucus progressiste, a exprimé sa « profonde déception » à l’égard de cette mesure, la qualifiant de « pas dans la mauvaise direction ». La députée démocrate du Michigan, Rashida Tlaib, a dénoncé Biden pour avoir reproduit les politiques de Donald Trump, qui déshumanisent les réfugiés. Tlaib a rappelé que Biden avait promis de mettre fin aux politiques d’immigration sévères de Trump, et non de les reprendre.
Sur les traces de Trump
La Maison Blanche a blâmé les républicains pour leur opposition à un « accord sur la sécurité frontalière » bipartite, échoué plus tôt cette année. Le journal conservateur Wall Street Journal a critiqué l’administration actuelle, affirmant que la crise frontalière avait pris son ampleur sous la présidence Biden.
Lors de la campagne de 2020, Biden avait critiqué la politique de Trump consistant à maintenir les réfugiés au Mexique en attendant l’examen de leurs demandes d’asile. Le premier jour de son mandat, Biden avait annulé cette politique. L’ordre exécutif de Biden repose également sur la loi de 1952 (W212), qui permet au président de suspendre l’entrée des étrangers si cela nuit aux intérêts du pays. Trump avait utilisé cette loi pour limiter l’immigration de certains pays majoritairement musulmans, attirant des accusations de racisme.

Préoccupation électorale majeure
Les sondages montrent que l’immigration est un problème majeur pour de nombreux électeurs, avec 27% des Américains considérant que c’est le problème le plus important du pays, devant l’économie et l’inflation. Un autre sondage indique que les deux tiers des Américains désapprouvent la gestion de la question migratoire par Biden, dont environ 40% des électeurs démocrates.
Peter Roff, analyste politique républicain, a estimé que les récentes mesures de Biden étaient une tentative de désamorcer la question de l’immigration, bien qu’il doute de leur efficacité.
Les statistiques montrent une diminution des entrées illégales à la frontière, avec 179 000 migrés en avril, contre un record de 302 000 en décembre dernier.
Manœuvre électorale ou véritable changement?
Les républicains qualifient les plans de Biden de « stratégie électorale », réclamant des mesures plus fermes. Saul Anuzis, ancien directeur du parti républicain du Michigan, pense que les actions de Biden sont limitées et visent principalement à restreindre l’immigration illégale.
Il critique les politiques de Biden pour avoir laissé les frontières ouvertes, provoquant un afflux massif de migrants illégaux, souvent considérés comme des criminels ou des malades par les républicains. Anuzis insiste sur le fait que les électeurs jugent que Trump gèrerait mieux la question migratoire.