Le Caire accueille, samedi et dimanche, une conférence rassemblant les acteurs clés du Soudan pour discuter de l’arrêt des hostilités, de la résolution de la crise humanitaire et de la préparation du processus politique. Cette réunion cruciale est perçue par les observateurs comme un pas vers la confiance mutuelle, brisant ainsi les barrières psychologiques entre les factions qui se réunissent sous un même toit pour la première fois depuis le début de la guerre dans leur pays, il y a environ 15 mois.
Le ministère des Affaires étrangères en Égypte a convié plus de 50 leaders des forces politiques, civiles et sociales, des personnalités nationales, des religieux, des dirigeants de la société civile ainsi que des représentants d’organisations professionnelles, dépassant les affiliations politiques pour inclure une gamme diversifiée d’intervenants.
La liste des invités comprend des figures telles que l’ancien Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, ainsi que divers leaders politiques et civils du pays, tous réunis sous l’égide de la conférence au Caire pour examiner les moyens de résoudre les conséquences négatives du conflit actuel au Soudan, répondre aux besoins des populations affectées, et mettre en lumière les éléments clés du dialogue inter-soudanais.
Parmi les participants notables figurent le chef de l’Alliance des forces civiles démocratiques « Tajamu » Abdallah Hamdok, le président du Parti de la Nation Fadlallah Burrhan Nasser, le président exécutif du Parti de la Réunion Fédérale Babiker Faisal, le président du Parti du Congrès soudanais Omar Al-Daqir, le chef du Ba’ath Kamal Bolad, et le chef du Mouvement de libération du Soudan – Conseil de transition Hadi Idris, ainsi que d’autres représentants de diverses organisations et mouvements civils.
Selon Sadeq al-Mahdi, secrétaire général de la Coordination « Tajamu » et assistant du président du Parti de la Nation, cette conférence au Caire suscite l’optimisme car elle aborde les questions de guerre et vise à mobiliser la solidarité régionale et internationale pour mettre fin au conflit qui ravage le pays. Il estime que Le Caire peut exercer une pression pour mettre fin aux hostilités et que les résultats de la conférence jetteront les bases d’une nouvelle réalité nécessitant une unification des civils pour exercer une pression commune en faveur de la paix.
De son côté, Alfaki Khadir, un penseur politique soudanais, souligne que la responsabilité ultime de mettre fin à la guerre incombe aux forces civiles soudanaises, soulignant leur rôle crucial dans la conception et la direction du processus politique essentiel pour mettre fin à la guerre. Il est convaincu que les participants chercheront à renforcer les points communs et à aboutir à un consensus sur des propositions concrètes.
Amani al-Taweel, écrivaine égyptienne et directrice du Programme africain au Centre des études politiques et stratégiques d’Al-Ahram, considère que la conférence du Caire s’inscrit dans une démarche exploratoire visant à mettre fin à la guerre. Plusieurs factions ont été exclues de la conférence en raison de leur rôle dans le conflit et de leur absence de propositions pour y mettre fin.
Elle souligne l’approche minutieuse et prudente adoptée par l’Égypte pour rapprocher les positions des parties soudanaises et insiste sur la nécessité d’une volonté des acteurs locaux pour progresser vers des accords positifs. Les puissances internationales et régionales soutiendront cet effort en cas de conclusions constructives.
Dans l’espoir de mettre fin aux conflits dévastateurs, la conférence au Caire offre une opportunité cruciale aux acteurs clés du Soudan de trouver des solutions communes et de jeter les bases d’une paix durable. Il reste à voir dans quelle mesure les discussions en cours pourront aboutir à un consensus et à des actions concrètes pour mettre fin à la crise humanitaire et construire un avenir stable pour le Soudan.