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Ce qui se passe à Netzarim: 9 attaques de la résistance et 4 contre l’occupation
Le corridor de Netzarim n’est plus un simple passage sûr pour l’occupation israélienne à partir duquel ses troupes lancent des attaques contre les quartiers variés de la bande de Gaza. Ces derniers jours, il est devenu une zone d’opérations militaires et de batailles intenses, où l’armée d’occupation subit de lourdes pertes aux mains de la résistance palestinienne.
Le Corridor de « Netzarim » est une voie qui sépare le sud du nord de la bande de Gaza. Il s’agit d’une zone agricole presque vide de population, s’étendant sur environ 7 kilomètres, allant de la zone de « Gaza Strip » à l’est jusqu’à la Méditerranée à l’ouest. Il tire son nom de la colonie établie en 1972 et démantelée en 2005 lors du retrait israélien de la région sur ordre de l’ancien Premier ministre israélien Ariel Sharon.
Le dimanche dernier, Abu Obeida, porte-parole des Brigades al-Qassam, la branche armée du mouvement de la résistance islamique Hamas, a déclaré que le corridor de Netzarim serait « le théâtre de l’effroi et de la mort et que l’ennemi en sortirait vaincu ».
Au cours des trois derniers jours, les factions de la résistance palestinienne ont annoncé que le corridor de Netzarim avait été le théâtre de 9 opérations militaires menées par la résistance contre les soldats et engins de l’occupation.
De son côté, l’armée israélienne a mentionné 4 opérations « sécuritaires difficiles » ayant eu lieu dans ce corridor et dans la région de Tel al-Hawa, au cours de la même période mentionnée par la résistance.
L’importance de Netzarim sur le plan militaire
L’importance du corridor de Netzarim réside dans l’escalade des combats qui l’entourent et dans le désir de l’armée d’occupation d’élargir sa zone de sécurité de 2 à 4 kilomètres. Cependant, le chercheur et analyste militaire Osama Khaled, dans une interview exclusive avec Al Jazeera, souligne que l’importance militaire de ce corridor provient des points suivants :
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Du point de vue géostratégique, il divise le théâtre des opérations de la bande de Gaza en deux régions : le nord incluant les brigades de Gaza et du nord et le sud comprenant les brigades du centre, de Khan Younis et de Rafah. Ceci facilite les opérations militaires des forces israéliennes et leur donne une plus grande liberté d’action en isolant les zones défensives et les zones de combat de la résistance les unes des autres.
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Du point de vue administratif, il divise géographiquement la bande de Gaza en deux blocs : un nord et un sud, offrant ainsi à l’armée d’occupation un plus grand contrôle sur la population civile, considérée comme une base populaire de la résistance. Cela permet d’exercer une pression militaire et psychologique sur cette base pour la pousser à abandonner la résistance.
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Le corridor relie la terre et la mer en tant que voie militaire et passage terrestre de l’est, de la zone de Gaza Strip, à l’ouest, vers la côte de la mer Méditerranée, offrant ainsi une voie sûre et rapide vers le port américain sur la côte de la mer.
Opérations de sécurité
L’armée israélienne ne divulgue généralement pas les détails de ses opérations à Netzarim, mais récemment elle les a qualifiées d’opérations « sécuritaires difficiles », ce qui indique qu’elles pourraient avoir plusieurs dimensions, compte tenu du manque de clarté sur les objectifs recherchés par l’occupation ou sur la nature de la résistance présente là-bas.
L’expert en militaire et analyste stratégique, Hatem Lafalhi, explique que le terme « opérations de sécurité » fait référence à des opérations principalement basées sur des informations de renseignement. Elles représentent un événement sécuritaire pour l’armée d’occupation, car il est supposé qu’il n’y a pas de membres de la résistance présents et qu’aucune attaque ne devrait se produire.
Netzarim et l’échec des négociations
Les médias israéliens ont récemment évoqué le rôle du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans l’échec des négociations de cessez-le-feu entre Entité sioniste et la résistance palestinienne, ainsi que des instructions spéciales qu’il aurait données à plusieurs dirigeants politiques pour s’opposer aux clauses des initiatives, malgré l’approbation du Hamas.
Selon l’académicien et expert des affaires israéliennes Mahend Mustafa, Netanyahu cherche à mener des opérations militaires de qualité qui contribueront à compliquer les pourparlers et à construire un récit pour le public israélien selon lequel l’autre partie est celle qui fait échouer l’accord.
Les opérations actuellement menées par l’armée israélienne dans le corridor de Netzarim, ainsi que les opérations visant à étendre sa surface, visent à contrecarrer l’accord d’échange de prisonniers et le cessez-le-feu, et à attribuer la responsabilité à Hamas.