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Les étrangers sommés de quitter Khartoum: raisons et délai
Dans une démarche sans précédent, les autorités sécuritaires au Soudan ont émis ce matin, vendredi, des ordres à tous les étrangers de quitter la capitale Khartoum et les zones environnantes.
Ces instructions interviennent au milieu d’un conflit toujours intense entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide, et en parallèle avec la reprise des efforts régionaux et internationaux pour résoudre le conflit.
Les raisons de la décision
- La police a justifié ces ordres par la nécessité de garantir la sécurité des étrangers qui n’ont pas quitté Khartoum, malgré les violents combats depuis avril 2023.
- Des rapports ont cependant lié ces ordres de départ à une montée des sentiments hostiles envers les étrangers à Khartoum et dans d’autres villes soudanaises suite à des informations sur la présence de mercenaires étrangers au sein des rangs des Forces de soutien rapide.
Selon des rapports, des mercenaires provenant des pays voisins du Soudan se battent aux côtés des Forces de soutien rapide, accusées par des organisations de défense des droits de l’homme de commettre des atrocités contre des civils soudanais.
Il y a quelques jours, plus de 150 étrangers sans permis de séjour valide ont été arrêtés.
Le contexte de conflit au Soudan
- Le Soudan est en proie à des combats violents entre l’armée et les Forces de soutien rapide depuis mi-avril 2023 en raison de divergences politiques et de sécurité, provoquant environ 13 900 morts et plus de 8 millions de déplacés et réfugiés, et une situation humanitaire précaire, selon l’ONU.
- Les médiations menées par l’Union africaine par moments, et l’Arabie saoudite et les États-Unis à d’autres occasions, n’ont pas réussi à mettre fin aux hostilités.
Négociations à Genève
Plus tôt, les Nations unies ont annoncé que deux délégations représentant les parties belligérantes au Soudan se trouvaient actuellement à Genève pour des pourparlers avec un envoyé de l’ONU.
Selon une source militaire de haut rang dans l’armée soudanaise, des civils et des militaires participent au sein de la délégation de Khartoum, arrivée à Genève en Suisse pour assister à des pourparlers menés par l’ONU pour parvenir à un accord de cessez-le-feu, faciliter l’arrivée et la distribution de l’aide humanitaire, et protéger les civils.
La source a précisé que la délégation ne participera pas directement aux réunions avec les représentants des Forces de soutien rapide, et a ajouté que la délégation transmettra le point de vue du gouvernement sur les questions humanitaires aux responsables de l’ONU.
En revanche, une source de haut niveau des Forces de soutien rapide a déclaré à Al Jazeera qu’ils ont entamé des réunions avec des responsables des Nations unies, dirigés par l’émissaire personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Soudan, Ramtane Lamamra.