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Serpent venimeux menace la sécurité des Jordaniens

by Sara

Serpent venimeux menace la sécurité des Jordaniens

Après environ 10 jours d’hospitalisation, le jeune jordanien Ammar Obeidat a succombé, victime de l’expansion du venin du « serpent de Palestine » dans son corps, dans la province d’Irbid, au nord de la Jordanie, une région où ce type de serpents est courant.

Obeidat n’était pas le premier cas de ce genre, car le « serpent de Palestine » est souvent responsable de décès en Jordanie et en Palestine occupée, bien que le nombre de décès en Palestine soit nettement supérieur, atteignant 300 cas de morsures par an. Même les animaux ne sont pas épargnés par ces serpents, avec 130 à 150 cas de morsures annuelles chez les chevaux et le bétail, la plupart se soldant par la mort, selon une étude menée par l’Université de Jarash en Jordanie.

Impact du changement climatique sur l’agressivité du serpent

Malgré sa présence depuis de nombreuses années, le « serpent de Palestine » connaît une expansion inquiétante. Autrefois limitée à quelques provinces du nord de la Jordanie telles qu’Irbid, Jerash et Ajloun, on peut maintenant la trouver aux abords de la capitale Amman et dans le sud du pays, ainsi qu’aux limites du désert.

Le professeur en sciences biologiques à l’Université de Jarash, Bashir Jrar, souligne que le changement climatique et l’augmentation des températures ont contribué à raccourcir la période d’hibernation du serpent de Palestine, passant de 2 à 3 mois à seulement quelques semaines. Ces facteurs ont également réduit le temps d’incubation des œufs, avec une ponte de 22 œufs en quelques jours au lieu de 6 à 7 semaines.

Ces changements ont conduit à une augmentation de l’activité du serpent, l’amenant à être plus actif de jour comme de nuit, à occuper l’environnement plus longtemps, à être plus agressif et à étendre son territoire vers de nouvelles zones, même plus chaudes qu’auparavant.

Un venin redoutable

Le spécialiste des serpents, Yassine Saqour, note une augmentation de l’activité du « serpent de Palestine » ces dernières années. Il attire l’attention sur le fait que, bien que le changement climatique ait contribué à rendre les serpents plus agressifs, des facteurs humains ont également joué un rôle, notamment la suppression des serpents non venimeux, créés pour s’attaquer aux serpents venimeux.

Les symptômes des morsures de ce serpent incluent une douleur intense au site de la morsure, un gonflement, une ulcération et une nécrose ultérieure, dus à la capacité du venin à détruire les globules rouges et à endommager les vaisseaux sanguins, entraînant des hémorragies.

Saqour, victime de 3 morsures de serpents, dont une du « serpent de Palestine » qui a failli lui coûter la vie, insiste sur l’importance de la sensibilisation à ne pas s’approcher des serpents et de contacter les autorités compétentes en cas de présence de ces reptiles près des habitations.

Héritage menacé et préservé

Les Jordanien·ne·s et Palestinien·ne·s ressentent une crainte vis-à-vis du « serpent de Palestine » en cette période de l’année, accompagnée de mises en garde contre sa propagation. Cependant, des militants environnementaux minimisent sa menace et militent pour sa protection en tant que symbole national.

Le professeur Jrar est d’accord, affirmant que le « serpent de Palestine » est en voie de disparition et ne devrait pas être tué s’il est présent dans la nature, car il joue un rôle essentiel dans l’équilibre environnemental. Il encourage à le laisser sortir des habitations s’il s’y trouve et à s’éloigner de lui s’il est repéré dans son habitat naturel.

Il souligne également l’importance de protéger l’appellation « serpent de Palestine » contre les tentatives de l’occupation israélienne de la dénaturer, soulignant que ce serpent est un élément de l’héritage culturel à protéger et redoute de voir sa disparition par appropriation.

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