Bangladesh prolonge le couvre-feu avant la session sur les emplois publics
Le Bangladesh a prolongé aujourd’hui, dimanche, le couvre-feu pour contrôler les violentes manifestations menées par des étudiants, qui ont déjà fait au moins 114 morts, alors que les autorités se préparent pour une session devant la Cour suprême plus tard dans la journée concernant les quotas d’emplois publics qui ont suscité la colère.
Les médias locaux ont rapporté que le couvre-feu initialement décrété tard dans la nuit de vendredi a été prolongé aujourd’hui, jusqu’après la session de la Cour suprême, et se poursuivra « pour une durée indéterminée » après avoir été levé pendant deux heures pour permettre aux citoyens de s’approvisionner.
Les autorités avaient annoncé le couvre-feu et déployé l’armée au milieu de violentes manifestations, qui ont entraîné des interruptions de service Internet dans le pays, ainsi que des mesures pour restreindre l’accès aux plateformes de médias sociaux et pour bloquer les sites d’information concernant le Bangladesh basés à l’étranger.
Les soldats patrouillaient dans les rues de la capitale Dacca, épicentre des manifestations qui ont dégénéré en affrontements entre les manifestants et les forces de sécurité.
En outre, la Première ministre Sheikh Hasina a ordonné la formation d’une commission pour enquêter sur la mort des étudiants lors des manifestations.
Washington met en garde contre les voyages
En attendant, les États-Unis ont conseillé à leurs ressortissants de ne pas voyager au Bangladesh, signalant qu’ils commenceront à rapatrier certains diplomates américains et leurs familles de Dacca, où des manifestations populaires violentes ont lieu.
Le Département d’État américain a averti les ressortissants américains de ne pas se rendre au Bangladesh en raison des troubles civiques continus à Dacca.
Il a ajouté qu’il permettrait aux employés non essentiels des États-Unis dans ce pays et à leurs familles de l’évacuer volontairement.
Les manifestants demandent la fin du système de discrimination positive adopté par le gouvernement de Sheikh Hasina, qui réserve 56 % des emplois publics à des catégories démographiques spécifiques, dont les familles des anciens combattants ayant participé à la guerre d’indépendance de 1971, au cours de laquelle le pays s’est séparé du Pakistan, avec une part de 30% de ces emplois réservée à cette catégorie.
Les manifestations se sont intensifiées en raison de l’augmentation du chômage parmi les jeunes, représentant près d’un cinquième des quelque 170 millions d’habitants du pays, et sont les plus importantes depuis la réélection de Sheikh Hasina pour un quatrième mandat cette année.