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Megdel Shams : Lutte des habitants contre l’occupation israélienne
Le 27 juillet, l’attention était portée sur la localité de Megdale Chams, située dans le Golan syrien occupé, après qu’une roquette ait tué 11 de ses habitants et blessé des dizaines d’autres. Ce tragique événement constitue le plus lourd bilan de victimes sur le front nord depuis le début des tensions entre le Hezbollah et l’occupation israélienne en octobre dernier.
Un contexte difficile
Megdale Chams est le plus grand centre de la population druze dans le Golan, abritant environ 12 000 habitants qui ont résisté depuis l’occupation israélienne de 1967, avec ses politiques de déplacement et d’effacement de l’identité. Les habitants de Megdale Chams ont initialement opposé à l’occupation une résistance armée, avant d’adopter une résistance civile qui perdure encore aujourd’hui. Cela se manifeste par leur refus de prendre la nationalité israélienne, leur boycott des élections locales et leur opposition aux projets d’appropriation des terres et de contrôle sur les ressources naturelles.
Situation géographique et démographique
Megdale Chams constitue l’une des dernières localités druzes ayant survécu après l’expulsion de près de 130 000 druzes arabes lors de l’occupation israélienne des hauteurs du Golan en 1967.
La communauté druze de Megdale Chams refuse la nationalité israélienne, près de 90 % de la population s’y oppose depuis 1981, et beaucoup détiennent des documents de voyage qui précisent une nationalité « non définie ».
Occupation et politiques de contrôle
L’occupation israélienne a vu la confiscation de 1200 kilomètres carrés du Golan pendant la guerre de 1967. Une étude de l’analyste Eduardo Waseem Abu Taleb examine les politiques israéliennes de prise de contrôle dans la région de Golan, indiquant que les ordres militaires allant de 1967 à 1981 avaient pour but de modifier l’identité et d’éliminer la souveraineté syrienne.
Les habitants ont fait face à des restrictions sévères, notamment la fermeture des hauts plateaux et la transformation de biens abandonnés en propriétés israéliennes. Les efforts israéliens pour isoler le Golan de la Syrie se sont intensifiés, même en bloquant le retour des réfugiés des villages voisins.
Une résistance marquée
La résistance militaire initiale des druzes a été remplacée par une mobilisation pacifique. Des réseaux de résistance, créés par de jeunes druzes, se sont dédiés à l’information du gouvernement syrien sur les activités israéliennes. Cependant, ces efforts militaires ont cédé la place à une approche plus pacifique qui cherche à préserver leur identité culturelle.
Résistance civile
La résistance à l’« israélisation » du Golan s’est intensifiée pendant les années 80. Les druzes ont adopté diverses formes de résistance, incluant :
- Résistance politique et identitaire : Lutte pour maintenir leur identité arabe syrienne, avec un taux de participation aux élections locales de 3,4 % en 2018.
- Résistance socio-économique : Les druzes ont résisté aux politiques israéliennes limitant le développement infrastructurel dans leur communauté.
- Résistance environnementale : Efforts pour empêcher l’exploitation israélienne de l’environnement et des ressources naturelles.
Lien historique avec la Syrie
La population druze du Golan a toujours tenu à maintenir ses liens avec la Syrie. Le gouvernement syrien offre des soutiens, tels que des exonérations de frais universitaires. De plus, environ 400 à 500 étudiants se rendent chaque année en Syrie pour poursuivre leurs études.
En réponse à l’affaiblissement du gouvernement syrien, des investissements israéliens ont été annoncés dans les villages druzen du Golan, perçus comme une tentative d’accélérer l’intégration régionale de cette localité au système israélien.
Cette histoire résume la lutte des habitants de Megdale Chams contre l’occupation israélienne, prouvant ainsi leur résilience et leur attachement à leur terre et à leur identité, défiant les politiques répressives depuis plus de cinq décennies.