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Sidi Timan : un Guantanamo israélien pour les prisonniers de Gaza
« Sidi Timan », signifiant « champ du Yémen » en arabe, est une base militaire israélienne située dans le désert du Néguev, au sud d’Entité sioniste. Cette installation est tristement célèbre pour les violences physiques et sexuelles infligées aux prisonniers palestiniens de Gaza, lui valant le surnom de « Guantanamo israélien », en référence à la prison américaine renommée pour ses atrocités.
Un retour sur le devant de la scène
Les dénonciations des abus à l’encontre des prisonniers palestiniens à Sidi Timan ont récemment envahi l’actualité, suite à une flambée d’incidents rapportés au cours des derniers mois. Les autorités israéliennes prétendent enquêter sur ces allégations, sans produire de résultats tangibles.
Hier, la chaîne publique israélienne a révélé qu’un groupe de dix soldats avait violemment agressé un prisonnier de Gaza, dont le nom n’a pas été divulgué. Ce dernier a dû être hospitalisé en raison de blessures graves, même au niveau de l’anus, ce qui a incité la police militaire à ouvrir une enquête.
En réponse à cette situation, des centaines de manifestants israéliens, principalement issus de l’extrême droite, accompagnés de soldats masqués et armés, ont envahi la base de Sidi Timan pour protester contre l’arrestation de militaires soupçonnés d’abus sexuels sur le prisonnier palestinien.
Une histoire de détention marquée par la violence
La base de Sidi Timan, actuellement sous la responsabilité du commandement sud de l’armée israélienne, a été créée après l’opération « Aile du faucon », lors de laquelle près de 49 000 juifs yéménites ont été transférés en Entité sioniste entre 1949 et 1950.
Durant les conflits israélo-palestiniens de 2008 et 2014, cette installation a également servi de centre de détention pour des centaines de prisonniers palestiniens de Gaza. Depuis le début des hostilités le 7 octobre, des centaines de Palestiniens ont été arrêtés et incarcérés dans ce lieu.
La organisation israélienne de défense des droits humains « Association des droits des citoyens en Entité sioniste » a rapporté dans un document que les conditions de détention à Sidi Timan sont extrêmement dégradantes. Les prisonniers subissent le manque de nourriture et sont nourris les yeux bandés et les mains entravées.
Conditions de détention inhumaines
L’association souligne qu’il existe une « surpopulation terrible » dans le centre, où les détenus dorment, mangent, et répondent à leurs besoins avec les yeux bandés et les mains entravées. Ils ne dorment que sur de minces matelas séparés du sol, sans accès à des douches, souvent empêchés d’utiliser les toilettes, ce qui les contraint à utiliser des couches.
Les prisonniers ne peuvent jamais quitter les lieux, n’ont aucune possibilité de se mouvoir librement durant la journée, et n’ont pas le droit d’avoir d’objets personnels, de livres ou de matériel de culte. Ils sont soumis à un isolement total et à des privations de communication.
De plus, l’absence de soins médicaux adéquats a conduit à la mort de plusieurs détenus, mettant ainsi en lumière les conditions déplorables de cet établissement.
Appels à la justice
En mai dernier, « l’Association des droits des citoyens en Entité sioniste » était l’une des cinq ONG ayant soumis une requête au tribunal suprême israélien pour la fermeture immédiate de cette prison. Dans leur plainte, elles ont évoqué un ensemble de preuves accumulées révélant des réalités insupportables.
Le document fait état de procédures chirurgicales effectuées sans anesthésie, de détentions prolongées dans des conditions extrêmes menant à des amputations, ainsi que de l’utilisation de bandages pour les yeux pendant des périodes prolongées, même lorsqu’il s’agit de soins médicaux ou d’assistance aux besoins physiologiques.
Les violations massives des droits des prisonniers rendent leur détention inconstitutionnelle, car il est impératif d’assurer des conditions minimales respectant leur dignité et leur santé.
Témoignages d’horreur
Malgré l’examen en cours de la plainte par la cour suprême d’Entité sioniste, la gouvernement a annoncé des améliorations des conditions de détention, un point que les ONG de défense des droits n’ont pas confirmé. Le journal « Haaretz » a rapporté récemment que des témoins affirment que les membres de l’unité 100, chargée de la sécurité des prisonniers, ont été impliqués dans plusieurs incidents violents ces derniers mois.
Un ancien soldat de Sidi Timan a dénoncé que cette unité utilise fréquemment la violence contre les détenus. Il a relaté un incident où tous les prisonniers ont été forcés de s’allonger au sol avant qu’une grenade lacrymogène ne soit lancée dans la cellule.
Aucun chiffre officiel concernant le nombre de prisonniers palestiniens retenus à Sidi Timan n’a été communiqué. Fin juillet, « Haaretz » a indiqué que le gouvernement israélien avait ordonné le transfert de la majorité des détenus vers d’autres prisons, prévoyant de restaurer la fonction initiale de Sidi Timan après le conflit.
Depuis le début du conflit, 36 prisonniers palestiniens ont été rapportés morts à Sidi Timan. Par ailleurs, les forces d’occupation poursuivent leur offensive sur Gaza avec le soutien américain, entraînant la mort de près de 40 000 Palestiniens, dont plus de 16 000 enfants et près de 11 000 femmes, tandis que le nombre total de blessés évalue à environ 90 830, avec des milliers de victimes toujours sous décombres.