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Entité sioniste franchit les limites à Beyrouth, tensions accrues

by Sara

Entité sioniste franchit les limites à Beyrouth, tensions accrues

Le 16 juillet 2024, l’armée israélienne a mené une frappe aérienne sur un bâtiment dans la région de Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth, provoquant la mort d’une femme et blessant 68 personnes, dont 5 dans un état critique. Les autres victimes présentent des blessures variées, allant de modérées à légères.

La banlieue sud de Beyrouth est considérée comme le bastion du Hezbollah. Cette zone est située entre la côte sud de Beyrouth et le début du Mont-Liban, à l’est de la capitale. Elle abrite les principaux centres du Hezbollah, tels que le bâtiment du Conseil de la Choura et les bureaux de ses députés. À proximité se trouve également le camp de réfugiés palestiniens de Bourj el-Barajneh, qui s’étend sur environ 750 mètres carrés.

Les récits divergent concernant le sort de Fouad Choukr, connu sous le nom de Haj Mohsen, le numéro deux du Hezbollah et conseiller militaire du secrétaire général Hassan Nasrallah, qui était la cible de cette frappe israélienne. Cette opération a causé l’effondrement de trois étages du bâtiment « Al-Rabi » situé près de l’hôpital Bahman, dans une zone densément peuplée.

Il s’agit de la deuxième frappe israélienne sur la banlieue sud depuis l’assassinat de l’ancien vice-président du bureau politique du Hamas, le cheikh Saleh Al-Arouri, le 2 janvier 2024, franchissant ainsi les règles d’engagement établies depuis le début des affrontements militaires entre Entité sioniste et le Hezbollah, le 8 octobre 2023.

Entité sioniste a justifié cette action par un incident survenu à Majdal Shams dans le Golan syrien occupé, où un missile a causé la mort de 14 personnes, bien que le Hezbollah ait nié toute responsabilité. Parallèlement, des négociations diplomatiques se sont intensifiées à tous les niveaux pour dissuader Entité sioniste d’attaquer le Liban, ce qui pourrait déclencher une guerre à grande échelle.

Réactions au Liban

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a rapidement convoqué le Conseil des ministres pour une réunion d’urgence le mercredi matin à 8h30, pour suivre l’évolution de l’agression israélienne, qu’il a condamnée, la qualifiant d’attaque ouverte. Il a déclaré : « Nous maintiendrons notre droit d’entreprendre toutes les mesures nécessaires pour dissuader l’agression israélienne. »

De son côté, le ministre des Affaires étrangères libanais, Abdallah Bou Habib, a déclaré que le Liban espère une réponse appropriée du Hezbollah pour mettre un terme à cette « vague de meurtres ». Il a également annoncé qu’il présenterait une plainte à l’ONU concernant la frappe israélienne.

État d’alerte

Des médias israéliens ont rapporté que l’armée israélienne se trouve en état de « préparation maximale » suite à cette frappe. Une source officielle israélienne a précisé que le déclenchement d’une nouvelle guerre ne dépend pas uniquement du Hezbollah, et que Tel Aviv n’a pas l’intention d’initier un conflit régional.

Bien que le Hezbollah n’ait pas encore confirmé les informations relatives à l’attaque, une source dirigeante du parti a déclaré au journaliste d’Al Jazeera que le Hezbollah ripostera inévitablement à toute agression israélienne sur le Liban, en insistant sur le fait que « la direction de la résistance est en pleine préparation et détermine la nature et l’ampleur de la réponse. »

Le politologue Ali Matra, interrogé par Al Jazeera, estime que l’attaque contre la banlieue sud de Beyrouth représente un développement préoccupant à ce stade critique et sensible d’un conflit qui dure depuis 10 mois. Il indique que l’agression israélienne a franchi un nouveau « ligne rouge », celle d’éviter d’attaquer cette zone, et que malgré l’échec de la tentative d’assassinat d’un dirigeant du Hezbollah, ce développement demeure très sérieux.

Un tournant dans le conflit

Matra souligne que « la réponse sera douloureuse et sévère, mais elle sera rationnelle et contrôlée dans des limites données, à moins qu’Entité sioniste ne continue d’attaquer des zones spécifiques et d’escalader la situation vers une guerre ou des jours de combats. Dans ce cas, la résistance sera prête à répondre. »

Il affirme également que les Américains ne souhaitent pas une guerre au Liban et ont exprimé la nécessité d’une retenue de la part des Israéliens. Néanmoins, l’intransigeance israélienne d’hier pourrait conduire à une escalade majeure. « C’était une attaque imprudente et irrationnelle, surtout qu’elle a causé des morts et des blessés, tout en endommageant l’hôpital Bahman, » conclut Matra.

Le politologue Ibrahim Haidar estime que l’attaque israélienne visait à « franchir des lignes rouges et à ouvrir un nouvel espace de confrontation au sud du Liban, malgré les assurances internationales promettant de ne pas bombarder Beyrouth ou la banlieue sud. Néanmoins, elles ont échoué à réaliser cet objectif. »

Il ajoute que la rupture de ces lignes rouges pourrait mener à une nouvelle phase de confrontations entre le Hezbollah et Entité sioniste, notant que le parti a déclaré qu’en cas d’attaque contre la banlieue ou Beyrouth, il répondrait en frappant Haïfa et Tel-Aviv. Bien que cette frappe ait été limitée, elle a clairement été un échec.

Haidar prévoit que le Hezbollah répondra éventuellement à cette opération, peut-être pas immédiatement, mais au moment jugé approprié, tout en faisant savoir au gouvernement israélien que leur opération, qualifiée de réponse ou d’escalade à la suite de Majdal Shams, a échoué.

Il conclut que tant que la riposte reste dans des limites raisonnables, cela ne devrait pas aboutir à une guerre régionale ou élargir le champ des conflits déjà en cours entre le Hezbollah et Entité sioniste.

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