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Comprendre les racines des assassinats dans l’esprit israélien
Ce mercredi matin, le mouvement de résistance islamique [Hamas](https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/2/10/%D8%AD%D8%B1%D9%83%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%82%D8%A7%D9%88%D9%85%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%A5%D8%B3%D9%84%D8%A7%D9%85%D9%8A%D8%A9-%D8%AD%D9%85%D8%A7%D8%B3) a annoncé l’assassinat de son chef de bureau politique, [Ismaïl Haniyeh](https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2011/5/9/%D8%A5%D8%B3%D9%85%D8%A7%D8%B9%D9%8A%D9%84-%D9%87%D9%86%D9%8A%D8%A9). Le mouvement a déclaré, dans un communiqué officiel, que cet assassinat était le résultat d’une « attaque sioniste perfide » contre sa résidence à Téhéran, après qu’il ait participé hier à la cérémonie d’installation du nouveau président iranien, Massoud Bezhakian.
Cet assassinat n’est pas un événement isolé dans la politique sécuritaire et militaire israélienne, mais a des racines profondes dans la mentalité israélienne. Le régime israélien a précédemment ciblé des dirigeants du Hamas, comme l’assassinat du cheikh Ahmad Yassine, Abd al-Aziz al-Rantissi, Ahmad Jabari, Saleh al-Arouri et Mohamed Zouari. Des tentatives répétées ont également été menées pour assassiner Mohamad Deif. Ces assassinats ont visé ceux que le gouvernement israélien considère comme une menace à sa sécurité, dans différents contextes géographiques et temporels, depuis sa création jusqu’à aujourd’hui.
Une stratégie ancrée dans l’esprit israélien
Une analyse plus approfondie des idées et des principes selon lesquels l’armée d’occupation agit, soutenue par la société israélienne, suggère que ces pratiques font partie d’une stratégie plus large. Cette stratégie considère les dirigeants, ainsi que ceux qui sont considérés comme inférieurs dans l’échelle sociale, comme un fardeau continu pour l’occupation. Ils sont perçus comme un rappel constant de la « faute » héritée après la guerre de la Nakba et l’occupation de la Palestine en 1948, qui a laissé certains Palestiniens sur ce qui reste de la terre.
Des vidéos diffusées durant la guerre actuelle montrent l’attaque directe de civils, utilisées pour condamner Entité sioniste devant la [Cour internationale de justice](https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2011/9/28/%D9%85%D8%AD%D9%83%D9%85%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%B9%D8%AF%D9%84-%D8%A7%D9%84%D8%AF%D9%88%D9%84%D9%8A%D8%A9). Bien que les impacts des assassinats de leaders soient plus grands, les pratiques israéliennes vis-à-vis de différentes couches de la société palestinienne soulèvent une question sérieuse sur les justifications par lesquelles l’armée d’occupation légitime ses attaques contre des personnalités politiques et militaires. Ces justifications évoquent des concepts de génocide qui ne font pas de distinction entre le leader et l’individu.
Un agissement à visée propagandiste
L’assassinat de Haniyeh survient dans un contexte politique et militaire complexe, alors que l’armée d’occupation mène une guerre d’extermination sur la bande de Gaza depuis près de dix mois. Cet acte a également une fonction propagandiste pour le public israélien, illustrant la capacité de l’occupation à éliminer tout opposant. Le ministre de la Défense israélien, [Yoav Gallant](https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2023/11/16/%D9%8A%D9%88%D8%A2%D9%81-%D8%BA%D8%A7%D9%84%D8%A7%D9%86%D8%AA-%D9%88%D8%B2%D9%8A%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D8%AF%D9%81%D8%A7%D8%B9-%D8%A7%D9%84%D8%A5%D8%B3%D8%B1%D8%A7%D8%A6%D9%8A%D9%84%D9%8A), a souligne à plusieurs reprises que cette opération vise à rétablir la crédibilité d’Entité sioniste face à ce qu’experts qualifient de rupture de la dissuasion israélienne dans la région.
L’influence des mythes et des croyances
En mai et juin 2009, un entretien avec le rabbin sioniste Manis Friedman, publié dans le magazine américain « Moment », révélait sa vision sur le traitement des voisins arabes. Friedman a affirmé que « la seule façon de mener une guerre éthique est la manière juive : détruire leurs lieux saints, tuer leurs hommes, femmes, enfants et bétail ». Il justifie cela comme le seul moyen de mettre fin à la résistance palestinienne, émettant des valeurs bibliques qu’il considère essentielles pour l’identité israélienne.
Ce discours, présenté par Friedman, n’est pas simplement une opinion personnelle, mais une obligation religieuse et une instruction sacrée qui révèlent clairement la position juive sur la Palestine et son peuple, ancien fondement de toutes les actions d’extermination et de terrorisme de la sionisme en Palestine occupée.
La référence aux Amalécites
Dans le cadre de la guerre actuelle contre Gaza, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a invoqué un texte religieux, rappelant aux Israéliens de ne pas oublier ce que firent les Amalécites. Selon les écrits, le message est de lutter contre ceux qui portent atteinte à leur existence. Selon le Dr Issam Sakhnini, le discours d’extermination sioniste a utilisé la Torah pour légitimer ses crimes en Palestine.
Un projet de nettoyage ethnique
Dans son livre « Les racines sociales de la Nakba », le Dr Akram Hijazi souligne les propagandes sionistes qui ont déformé la légitimité de leur projet en Palestine, déclarant que la terre de Palestine était « sans peuple pour un peuple sans terre ». Ce discours a été ancré dans l’idée que la Palestine était déserte, ce qui a justifié l’expulsion des Palestiniens.
Les projets sionistes, comme ceux de Theodor Herzl, visaient à acquérir les terrains de riches propriétaires ou à encourager les pauvres palestiniens à émigrer vers d’autres pays. Les stratégies camps d’atterrissage et d’extermination de la population locale ont profondément affecté le tissu de la société palestinienne.
Le contexte de l’extermination
Le débat sur la Nakba continue d’interroger si elle doit être qualifiée de « génocide ». Les différents chercheurs s’affrontent sur cette question, mais de nombreux experts s’accordent à dire que la destruction des villes et des villages palestiniens va au-delà de simples exactions, mais représente un véritable acte d’extermination systématique.