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Turquie va-t-elle s’engager en soutien à Gaza ?
Le 28 juillet, lors d’une réunion publique avec ses partisans à Rize, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a abordé la situation économique, militaire et politique de la Turquie. Parmi ses déclarations, il a particulièrement évoqué le cas de Gaza, suscitant un grand intérêt à l’échelle mondiale.
Qu’a dit Erdoğan sur Gaza ?
Dans son discours, Erdoğan a déclaré : « Au niveau des industries de défense, quels étaient nos exportations et nos importations ? Où en sommes-nous aujourd’hui ? Mais mes chers amis, nous ne devons pas nous laisser berner par cela. Nous devons être très forts pour que la Palestine ne soit pas à la merci d’Entité sioniste. Tout comme nous sommes intervenus en Karabakh et en Libye, nous pourrions agir de la même manière là-bas. Rien ne nous empêche d’agir, il suffit que nous soyons forts pour prendre ces mesures. »
Réactions locales et internationales
Ses propos ont engendré de vives réactions tant en Turquie qu’à l’international, incitant les médias à débattre d’une éventuelle intervention turque à Gaza. En réponse, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, a menacé Erdoğan de subir le même sort que Saddam Hussein, à quoi le ministère des Affaires étrangères turc et d’autres institutions ont réagi fermement.
Appel à Mahmoud Abbas à s’exprimer au parlement
Le député Dogan Bekin, du Parti de la prospérité, a critiqué le gouvernement en comparant le discours de Netanyahu au Sénat américain et en appelant à la nécessité d’inviter Mahmoud Abbas au parlement turc. Erdoğan a répondu à cette critique avec force, affirmant : « Si aujourd’hui, nous adoptons des positions fermes contre Entité sioniste et rompons tous les liens commerciaux et diplomatiques, comment peut-on dire qu’il faudrait inviter Mahmoud Abbas ? »
Pourquoi Erdoğan a-t-il formulé de telles déclarations ?
Le nombre de morts à Gaza, résultant des attaques israéliennes, a dépassé les 40 000 personnes, provoquant une colère mondiale, y compris en Turquie. Erdoğan, reconnu pour son soutien à la cause palestinienne, fait face à une pression énorme en raison de son incapacité à mettre un terme à cette violence. Il a indiqué que si la Turquie se développait militairement et économiquement, elle pourrait stopper les massacres à Gaza. Son discours vise à mobiliser son parti et à motiver les citoyens pour construire une Turquie forte.
Interventions qui ont modifié l’équilibre régional
Erdoğan a fait référence à deux interventions montrant comment la Turquie a pu redéfinir les dynamiques régionales. Lors de la guerre en Karabakh, le soutien militaire turc a été crucial pour l’Azerbaïdjan, entraînant un changement significatif dans l’issue du conflit. En Libye, le soutien à la Gouvernement d’union nationale a également redessiné les contours de la guerre et conféré un pouvoir supplémentaire au gouvernement libyen.
La légitimité d’une intervention turque à Gaza
Erdoğan a souligné que les interventions turques précédentes étaient basées sur des accords de coopération militaire. À travers ces accords, la Turquie a pu maintenir une présence militaire dans plusieurs pays comme la Somalie, le Qatar et l’Irak, en conformité avec le droit international. Une situation similaire avec la Palestine pourrait théoriquement être envisagée sous certaines conditions.
Formation d’une force militaire conjointe
Malgré la force militaire et économique de la Turquie, toute intervention à Gaza semblerait difficile à effectuer seule. Toutefois, si la Turquie parvient à constituer une force militaire conjointe avec des nations majeures de la région telles que l’Arabie Saoudite, l’Égypte, l’Iran et le Pakistan, cette force pourrait être déployée dans la région sous l’invitation de l’Autorité palestinienne.
Cette collaboration viserait à garantir la paix et protéger les civils à Gaza, sans que cela ne signifie entrer en guerre, mais plutôt rechercher une solution pacifique. Le constat général est que l’agression israélienne pourrait dépasser les frontières palestiniennes, et la formation d’une force militaire conjointe pourrait contribuer à la sécurité des nations islamiques.