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Said dépose sa candidature à la présidence et défend les opposants

by Chia

Qais Saïd dépose sa candidature à la présidence et défend les opposants

Le président tunisien Qais Saïd a soumis aujourd’hui, lundi, son dossier de candidature pour les élections présidentielles prévues le 6 octobre prochain. Saïd a déposé son dossier auprès de l’Autorité supérieure indépendante des élections, soulignant que des volontaires avaient rassemblé plus de 240 000 signatures en soutien.

Conditions de candidature

Pour se présenter, les candidats doivent collecter 10 soutiens d’élus de l’Assemblée des représentants du peuple (chambre basse du parlement), 10 de l’Assemblée des régions et des collectivités locales (chambre haute), 40 signatures de présidents de conseils locaux ou régionaux, ou encore 10 000 soutiens répartis dans 10 circonscriptions électorales, avec au moins 500 électeurs par circonscription.

Une élection perçue comme une bataille

Âgé de 66 ans, Saïd a qualifié les élections à venir de « guerre de libération et de détermination du destin », affirmant que « nous ne tolérerons pas d’ingérence étrangère dans les choix de notre peuple ».

Réaction face aux critiques

En réponse aux accusations de restreindre le droit des candidats à se présenter, Saïd a déclaré : « Je n’ai restreint personne, et la loi s’applique à tous de manière égale ». Il a également abordé les préoccupations concernant la répression des journalistes et des militants, précisant que « nous sommes en guerre pour la liberté, mais cela se fait dans le cadre de la loi… Je n’ai pas interféré avec le système judiciaire ».

Échéances électorales

La période de dépôt des candidatures se termine demain, mardi. Le président de l’Autorité supérieure indépendante des élections, Farouk Bouaskar, a annoncé que la liste des candidats préliminaires sera publiée le 11 août, suivie de la liste finale après examen des recours.

Les défis de l’opposition

Saïd espère remporter un second mandat de cinq ans, après sa victoire en octobre 2019. Cependant, le Front de salut national, la principale coalition d’opposition, a annoncé qu’elle boycotterait les élections, invoquant un « manque de conditions de compétition ». Les autorités, quant à elles, affirment que les élections respecteront des standards d’intégrité, de transparence et de compétition équitable.

Opposition sous pression

Parmi les figures de l’opposition emprisonnées figurent Issam Chebbi et Ghazi Chaouachi, accusés de complot contre la sécurité de l’État. Bien qu’ils aient exprimé leur intention de se présenter à la présidence, leur situation les en empêche. De plus, la semaine dernière, quatre femmes impliquées dans la campagne de l’artiste de rap Khaireddine, connu sous le nom de « Kadurim », ont été condamnées à des peines de prison pour avoir obtenu des soutiens moyennant finances. D’autres membres de la campagne ont également été arrêtés pour des accusations similaires.

Une situation politique tendue

Depuis les mesures exceptionnelles annoncées par Saïd le 25 juillet 2021, qui ont conduit à une crise politique ainsi qu’à un profond clivage dans le pays, l’opposition a boycotté tous les scrutins supervisés par Saïd. Ces mesures incluent la dissolution des conseils de la magistrature et des représentants du peuple, la promulgation de lois par décrets présidentiels, et l’établissement d’une nouvelle constitution par référendum populaire.

Perceptions divergentes

Certaines forces politiques en Tunisie considèrent ces actions comme un coup d’État contre la constitution de la révolution de 2014, tandis que d’autres, pro-Saïd, les perçoivent comme un « redressement du parcours de la révolution de 2011 », qui a renversé le président de l’époque, Zine el-Abidine Ben Ali.

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