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Devoirs d’été : un besoin essentiel ou une charge pour les élèves ?
Il y a environ 15 ans, la petite Marwa Mahmoud s’asseyait avec ses amies lors des dernières semaines de vacances d’été pour terminer son cahier de devoirs d’été, qu’elle et ses amies appelaient « devoir de vacances », afin de stimuler leur mémoire et de se préparer au retour à l’école.
Aujourd’hui, après toutes ces années et avec les changements de générations et des méthodes d’enseignement, Marwa, mère d’un enfant en jeunes classes dans une école internationale, déplore l’annulation du système de devoirs durant les vacances d’été. Sa nouvelle école ne s’engage plus à obliger les élèves à réviser les leçons ou les informations pendant les vacances, en vue de l’année scolaire suivante.
Selon plusieurs mères ayant partagé leur avis avec Al Jazeera, le principe des devoirs d’été a disparu de la plupart des écoles en Égypte, y compris de nombreuses écoles privées qui étaient auparavant tenues de l’appliquer.
Différences générationnelles et besoins
Amine Samir, mère d’une petite fille de 8 ans et enseignante de langues au Caire, affirme que les devoirs d’été étaient une pratique dans l’école où elle enseigne, mais celle-ci a décidé de les abolir suite aux souhaits des parents. Elle déclare : « En tant que mère, il est très éprouvant d’obliger un enfant pendant ses vacances à réfléchir à des questions ou des problèmes mathématiques, cela ajoute une pression supplémentaire sur les parents. »
En tant qu’enseignante, Amine note : « Il est essentiel que chaque élève se remémore ce qu’il a appris l’année précédente afin de faciliter son apprentissage au cours du nouveau trimestre. » Elle se souvient que, lorsqu’elle était étudiante, elle passait des journées entières à terminer son « devoir de vacances », ce qui était apprécié car les options de loisirs étaient à l’époque très limitées.
Pour résoudre ce dilemme face à l’abandon des devoirs d’été, Amine suggère de maintenir ce système, mais de manière non obligatoire, et de fournir aux parents des outils et du matériel pour aider à stimuler l’apprentissage de leurs enfants pendant l’été.
Priorité à la pratique sportive, à l’art et à la lecture
Yasmin Mohammed, mère d’un garçon de 7 ans, exprime son opposition totale à l’imposition de devoirs scolaires durant les vacances d’été, soulignant l’importance de réserver cette période à l’épanouissement des compétences des enfants à travers des activités artistiques et sportives. Selon elle, « il est illogique d’obliger les enfants à faire des devoirs durant les vacances, alors que pendant l’année scolaire, nous devons déjà les motiver pour accomplir leurs devoirs quotidiens. »
Elle estime que toute initiative imposant des devoirs durant l’été est un « abus » pour les parents et les enfants, car les activités variées peuvent résoudre bon nombre de problèmes scolaires qui pourraient survenir lors des longues vacances.
Yasmin ajoute que l’été est une opportunité pour initier les enfants à divers aspects de la vie, à travers des loisirs tels que le chant, le dessin ou le sport, sans contraintes, car il n’est pas mal d’avoir du temps libre.
Nécessité dans l’éducation moderne
Hadiyat Allah Mashali, éducatrice spécialisée dans les méthodes de parentalité, critique également la suppression des devoirs d’été dans la plupart des écoles, le qualifiant de décision motivée par un désir de « satisfaire les parents ». Elle souligne l’importance de ces devoirs pour structurer les journées des enfants pendant les vacances.
Elle déclare : « Il est essentiel que les enfants soient encouragés à réfléchir et à utiliser leurs compétences pendant les vacances, surtout avec la montée de l’éducation moderne qui affecte la confiance des parents envers leurs méthodes éducationnelles. »
Hadiyat évoque la nécessité d’un « compromis » qui maintient une activité éducative durant les vacances, tout en veillant à ce qu’elle ne soit pas perçue comme une obligation, mais comme un soutien offert par les écoles pour entretenir l’activité cérébrale des enfants.