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Le président iranien nomme des ministres modérés et une femme
Le président iranien Masoud Pezeshkian a désigné un diplomate modéré comme ministre des Affaires étrangères, ainsi qu’une femme fonctionnaire comme ministre du Développement urbain, lors de la présentation de son nouveau cabinet.
Le président a présenté sa liste de 19 membres lors d’une session de l’assemblée diffusée en direct à la télévision d’État, annoncée par le président du Parlement, Mohammad Bagher Ghalibaf, ce dimanche.
Ces nominations s’inscrivent dans l’espoir qu’après l’élection de Pezeshkian le mois dernier, en remplacement du dur Ebrahim Raisi, décédé dans un accident d’hélicoptère en mai, une détente des relations de l’Iran avec l’Occident soit possible. Cependant, le parlement, dominé par les conservateurs, procédera à une évaluation des candidats à partir de lundi, suivie d’un vote pour confirmer ou non cette composition.
Des choix stratégiques pour les ministères clés
Pour le poste de ministre des Affaires étrangères, Pezeshkian a choisi Abbas Araghchi, un diplomate de 61 ans, reconnu pour ses discussions ouvertes mais critiques avec l’Occident. Araghchi a été le négociateur en chef lors des discussions nucléaires entre Téhéran et les grandes puissances de 2013 à 2021. Il a également été ambassadeur d’Iran au Japon et en Finlande, tout en étant adjoint de l’ancien ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, qui a joué un rôle clé dans l’obtention de l’accord nucléaire de 2015.
Farzaneh Sadegh a été nommée ministre des Routes et du Développement urbain. Si sa nomination est confirmée, elle deviendrait seulement la deuxième femme iranienne à occuper un poste ministériel depuis l’établissement de la République islamique en 1979, la première étant Marzieh Vahid Dastjerdi, ministre de la Santé en 2009. Cependant, son nom a suscité des oppositions parmi les législateurs lorsque le président du parlement l’a annoncé durant la session de dimanche.
Une attente tendue face à la situation régionale
La formation de ce nouveau cabinet intervient alors que le monde attend la prochaine action de l’Iran en réponse à l’assassinat du chef du Hamas, Ismail Haniyeh, à Téhéran. L’Iran a accusé Entité sioniste avec véhémence concernant cet assassinat et a promis une sévère riposte. Des dirigeants occidentaux implorent à présent de la retenue, avertissant qu’une action militaire de l’Iran pourrait perturber considérablement le conflit à Gaza et le transformer en conflit régional à grande échelle.
Pezeshkian est arrivé au pouvoir avec des promesses de rétablir des relations avec le monde et d’assouplir les restrictions sociales à l’intérieur du pays. Il est pensé qu’il redoute qu’une confrontation militaire majeure avec Entité sioniste puisse mettre en péril ses priorités. Général Aziz Nasirzadeh, ancien commandant des Forces aériennes iraniennes, a été proposé pour diriger le ministère de la Défense.
Le président a également nommé le général Eskandar Momeni, âgé de 60 ans et ex-commandant de police, et considéré comme un ancien membre relativement modéré des Gardiens de la révolution, au ministère de l’Intérieur. Mohsen Paknezhad, directeur exécutif de 58 ans avec une carrière notable dans l’industrie énergétique du pays, a été retenu comme ministre du Pétrole. Fin juillet, Pezeshkian avait annoncé qu’il « consultait et coordonnait » avec le Guide suprême Ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur toutes les affaires de l’État, pour présenter la liste définitive des ministres.