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Police tanzanienne libère leaders de l’opposition après arrestations
La police tanzanienne a libéré plusieurs dirigeants du principal parti d’opposition, Chadema, ainsi que des centaines de leurs partisans, aujourd’hui mardi, après des arrestations massives liées à un rassemblement de jeunes interdit dans le sud-ouest du pays.
Confirmations et préoccupations
John Mrema, porte-parole du parti Chadema, a confirmé la libération de la direction du parti, tout en signalant que certains membres de la jeunesse de Chadema à Mbeya n’avaient pas encore été relâchés. Le parti avait indiqué hier que de nombreuses personnalités avaient été arrêtées, y compris le président du parti, Freeman Mbowe, et son vice-président, Tundu Lissu, après l’appel à une manifestation prévue pour lundi.
Arrestations contestées
La police avait également arrêté environ 500 jeunes en route vers l’événement, avant de les relâcher plus tard. Les organisations de défense des droits de l’homme ont critiqué ces arrestations, Amnesty International les qualifiant d’effort pour intimider l’opposition à l’approche des prochaines élections locales et nationales prévues en 2025. L’organisation a exigé dans un communiqué la libération immédiate de tous les détenus ou la formulation d’accusations criminelles conformément à la loi.
Préoccupations sécuritaires
La police a empêché une réunion à Mbeya que la jeunesse de Chadema prévoyait de tenir, invoquant des craintes pour la sécurité. Selon le commissaire de police, Akwilina Haji, « nous ne laisserons pas un petit groupe de criminels détruire la paix en reproduisant ce qui se passe dans les pays voisins », en référence aux semaines de manifestations menées par les jeunes mécontents des politiques gouvernementales au Kenya cette année, qui ont inspiré des manifestations en Nigeria et en Ouganda.
Contexte politique et droits de l’homme
Bien que le gouvernement tanzanien ait pris des mesures pour assouplir les restrictions sur les médias et l’opposition, les groupes de défense des droits de l’homme affirment que les arrestations arbitraires continuent. Orom Nyako, chercheur sur la Tanzanie pour Human Rights Watch, a déclaré à l’Agence France-Presse que « la situation est préoccupante car elle ressemble beaucoup aux arrestations massives d’opposants qui ont eu lieu sous la présidence de John Magufuli », ajoutant que « la Tanzanie ne devrait pas retourner à cette époque, surtout à l’approche des élections ».