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Entreprises américaines sous le feu des élections présidentielles
Au milieu d’un climat politique plus polarisé que jamais aux États-Unis, les grandes entreprises se retrouvent parfois sous le feu des critiques et des accusations de favoritisme envers certains candidats. Cela les transforme en cibles d’appels au boycott dans la foulée de la campagne présidentielle.
Les exemples récents de Netflix et Google
La situation est mise en lumière par les difficultés récentes rencontrées par Netflix et Google, toutes deux accusées d’avoir financé la campagne de la candidate démocrate Kamala Harris quelques mois avant les élections du 5 novembre prochain.
Ces accusations ont généralement entraîné une intensification des appels au boycott, notamment pour « X », la plateforme appartenant au milliardaire Elon Musk, qui a exprimé son soutien au candidat républicain Donald Trump et n’hésite pas à essayer d’influencer les électeurs via sa plateforme.
Campagnes sur les réseaux sociaux
Les appels au boycott visant Netflix se sont également propagés sur d’autres réseaux sociaux tels que TikTok et Instagram, où des accusations similaires circulent, affirmant que les entreprises soutiennent la campagne de Harris à hauteur de 7 millions de dollars.
Netflix a clarifié que son cofondateur et PDG, Reed Hastings, a fait ce don « en tant que personne », précisant que sa position « n’a rien à voir avec Netflix ».
Réactions des consommateurs et des experts
Cependant, les appels à « supprimer Netflix » sont devenus courants sur les réseaux sociaux, avec un grand nombre d’utilisateurs partageant des captures d’écran de leurs annulations d’abonnement.
Selon la société de recherche spécialisée dans la désinformation Cyabra, environ un quart des appels au boycott sur X proviennent de comptes fictifs qui avaient également été utilisés pour soutenir Trump.
Dan Brahmi, directeur général de Cyabra, souligne que « les campagnes de désinformation contre les entreprises dans le climat actuel ont un impact bien plus important qu’il n’y paraît sur l’image ». Il insiste sur le fait que « le cas de Netflix montre avec quelle rapidité ces campagnes peuvent se répandre et atteindre des centaines de millions de personnes », ajoutant que « la désinformation peut manipuler l’opinion publique et le comportement des consommateurs ».
Le balancement délicat des entreprises
Brahmi ajoute que « les entreprises doivent rester vigilantes ».
De même que Netflix, Google fait également l’objet de critiques et d’accusations concernant la censure de certains contenus liés aux élections, avec des allégations supplémentaires concernant la manipulation de l’algorithme de son moteur de recherche pour mettre en avant des contenus favorables à Harris.
Dans ce contexte, des centaines de comptes sur la plateforme X ont appelé à boycotter le géant numérique, après avoir déjà été utilisés pour soutenir Trump.
Une question de perception
Pourtant, le boycott des entreprises pour des raisons politiques n’est pas un phénomène nouveau. Selon une enquête réalisée par Sitejabber au début d’août, 30 % des personnes interrogées ont déclaré avoir boycotté une entreprise au cours des 12 derniers mois, tandis que 41 % des répondants ont exprimé le souhait que les entreprises ne prennent pas de position politique.
Michael Lai, directeur général de Sitejabber, a déclaré à l’AFP que les entreprises devraient « trouver un équilibre délicat au cours de cette année électorale ». Selon lui, si le fait de paraître politiquement neutre peut sembler moins risqué, il est crucial que les entreprises comprennent que cette neutralité peut aussi être perçue comme une prise de position.
Les incertitudes des consommateurs
Cependant, les consommateurs n’ont pas d’opinion claire sur la question de savoir si les entreprises doivent prendre position sur des questions politiques, selon une enquête menée par Certus Insight.
La crainte d’un impact négatif sur l’image de marque a conduit certaines entreprises à se retirer de la prise de parole sur la plateforme X, en particulier après l’acquisition de la plateforme par Elon Musk à la fin de l’année 2022, qui a vu un abandon presque total de toute politique de supervision du contenu.
Au début d’août, X a déposé une plainte contre plusieurs entreprises, l’accusant de boycotter le réseau social et de lui faire perdre des revenus chiffrés en milliards de dollars.
Retour sur l’impact de la désinformation
Claire Etkin, directrice générale de l’observatoire de la désinformation Check My Ads, déclare que « la désinformation alimente le chaos et la méfiance. Les marques bénéficient en général d’une communauté bien informée ».