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Condition des femmes en Afghanistan : l’Occident face à la réalité

by Saliha
Condition des femmes en Afghanistan : l'Occident face à la réalité

Condition des femmes en Afghanistan : l’Occident face à la réalité

Le 29 février 2020, un vent d’optimisme souffle, alors que sur le site de l’ONU, le secrétaire général, Antonio Guterres, exprime son espoir de voir se réaliser les aspirations profondes du peuple afghan à la paix. Il met en avant les efforts déployés ce jour-là en faveur d’un processus inclusif, qui, selon lui, doit impliquer de manière significative les femmes et les jeunes.

L’illusion de la paix face au retour des talibans

Au cours de l’année 2020 jusqu’en 2021, les puissances occidentales semblent parfois sous-estimer l’impact catastrophique du retour en force des talibans sur les populations. Les États-Unis, notamment, signent un accord avec le groupe islamiste au Qatar, qui leur accorde le calendrier de leur retrait militaire. En échange, les talibans s’engagent à ne pas servir de base aux actions terroristes contre les intérêts américains et à engager des pourparlers avec le gouvernement afghan en place.

Des promesses rapidement oubliées

Peu après la signature de cet accord, les attaques des talibans s’intensifient contre l’armée régulière, culminant avec la prise de la capitale le 15 août 2021. Les inquiétudes se font rapidement sentir, car les talibans, qui avaient gouverné de 1996 à 2001, avaient alors imposé une interprétation stricte de la charia. Malgré les réticences, des responsables, dont le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, appellent à la prudence et affirment que cette génération de talibans pourrait être différente.

Le besoin de respectabilité des talibans

Jean-Yves Le Drian observe que les talibans souhaitent acquérir une forme de respectabilité et d’honorabilité. Il souligne que la meilleure manière de le prouver serait d’établir un gouvernement de transition inclusif et représentatif. Cette idée de partage du pouvoir revient souvent dans les déclarations des alliés, notamment britanniques.

Des analystes partagés sur la situation

Deux semaines après la prise de pouvoir des talibans, Lakhdar Brahimi, ancien représentant spécial des Nations unies, exprime son espoir que le partage du pouvoir, accompagné d’une aide mondiale, puisse sauver le pays. Il affirme que la paix était réalisable à condition d’établir un dialogue avec les talibans. Toutefois, ces mots suscitent l’étonnement d’un journaliste qui s’interroge sur le fait de « dédiaboliser » un groupe considéré comme extrémiste.

La voix des Afghanes méprisées

Parallèlement, les leaders afghans multiplient les promesses, y compris envers les femmes. Halima Karimi, journaliste afghane réfugiée en France, se souvient des semaines d’incertitude durant lesquelles beaucoup d’Afghans, particulièrement les femmes, se demandaient pourquoi aucune aide n’était apportée. Elle témoigne de la réalité que « nous, on savait qu’ils n’avaient pas changé ».

Une guerre des mots masquant une réalité tragique

Puis, Karim Pakzad, chercheur associé à l’Iris, explique que les talibans avaient désormais accès à Internet et aux télévisions, ce qui leur a permis de mener une campagne de communication efficace. Cependant, il met en garde sur l’immutabilité de leurs positions sur la charia.

Un constat alarmant sur la condition des femmes

En octobre 2021, Antonio Guterres exprime sa profonde inquiétude face aux promesses non tenues à l’égard des femmes afghanes. Trois ans plus tard, la situation tragique de ces femmes, confinées et réduites au silence, souligne l’étendue de la duplicité des promesses et la cécité d’une partie de la communauté internationale.

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