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L’AfD triomphe en Thuringe et Saxe : un tournant historique
Publié il y a 3 heures, mis à jour il y a 19 minutes
Joerg Urban, candidat principal du parti d’extrême droite AfD, a réagi après les premiers sondages de sortie des urnes lors de la soirée électorale du parti à Dresde, Allemagne, le 1er septembre 2024. Selon les premières projections, l’AfD aurait recueilli 33,1 % des voix en Thuringe, devant la CDU avec 24,3 %, et 31,4 % en Saxe.
Une percée significative pour l’AfD
Malgré les critiques des médias et le rejet émanant de la classe politique traditionnelle, l’AfD a réalisé une nouvelle avancée lors des élections régionales en Saxe et en Thuringe. Le parti d’extrême droite a obtenu près de 30 % des suffrages, se plaçant en tête en Thuringe pour la première fois et en seconde position en Saxe, derrière la CDU qui domine ce Land depuis la réunification. Björn Höcke, représentant la branche radicale de l’AfD, s’est réjoui de cette victoire en déclarant : « Nous allons fêter cette victoire historique ». En parallèle, il continue de se battre contre les médias, ayant même interdit l’accès de son siège aux journalistes.
Des résultats contrastés en Thuringe et en Saxe
À Erfurt, la capitale de la Thuringe, les résultats préliminaires sont encourageants pour l’AfD, avec une hausse de 7 % des voix, tandis que la ville de Dresde affiche une progression de 2,5 %. Le journal Der Spiegel évoque un « triomphe », bien que les résultats soient en deçà des prévisions des derniers jours. L’AfD semble cependant avoir été moins impacté par les événements tragiques récents, notamment l’attaque islamiste à Solingen, commise par un réfugié, qui aurait pu jouer en faveur du parti, amenant ce dernier à demander une interdiction de toute immigration pendant au moins cinq ans.
Réactions des partis traditionnels
Les partis formant la coalition au niveau fédéral, qui souffrent d’un fort rejet en Saxe et en Thuringe, ne parviennent à cumuler que 13 % des voix. Le SPD, emmené par Olaf Scholz, connaît des résultats modestes, oscillant entre 7 et 8 %. Les Verts risquent de perdre leur représentation au Parlement régional de Thuringe, tandis que le FDP, dirigé par Christian Lindner, disparaît des deux assemblées. Les conséquences de ces élections se font déjà sentir au sein des états-majors, le secrétaire général du SPD, Kevin Kühnert, appelant à une meilleure communication de la part du chancelier.
Ascension du populisme avec la BSW
À côté de l’AfD, un nouvel acteur politique, l’Alliance Sahra Wagenknecht (BSW), émerge. Ce mouvement, nommé d’après l’ancienne présidente du groupe Die Linke, a récolté 16 % des voix en Thuringe et 12 % en Saxe. La BSW, qui critique le gouvernement de Scholz, a su capter l’attention avec un discours axé sur les préoccupations des citoyens, tel que la flambée des coûts énergétiques et le soutien militaire à l’Ukraine. Avec l’impossibilité pour les partis traditionnels de s’allier avec l’AfD en raison de la règle du cordon sanitaire, la BSW se positionne comme un partenaire potentiel pour d’éventuelles coalitions.
Identité et enjeux sociaux en ex-RDA
Les résultats de l’AfD mettent en lumière la solidité de son implantation en ex-RDA, malgré les efforts de mobilisation pour contrer son ascension. À travers la thématique de l’identité « ossie » (Allemands de l’Est), 40 % des habitants des anciennes régions est-allemandes se définissent encore spécifiquement comme tels, illustrant un malaise persistant. Un militant de l’AfD a déclaré lors d’un meeting à Bautzen : « Ici, nous sommes des sceptiques », en référence à la méfiance envers Berlin.
Vers une recomposition politique en Thuringe et Saxe
À court terme, les partis traditionnels se concentreront sur la formation de coalitions capables de contourner l’AfD, une tâche plus simple en Saxe grâce à la CDU, qui envisage des consultations avec ses possibles alliés. En Thuringe, la situation est plus complexe pour la coalition actuelle (Linke, SPD, Verts), qui est confrontée à l’impossibilité de poursuivre son union. Malgré tout, les partis allemands sont habitués à naviguer des situations de compromis, et devront probablement adapter leurs stratégies politiques pour prétendre à une majorité.