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Prêts chinois en Afrique entre développement et domination
Alors que la Chine se prépare à accueillir le mois prochain des dirigeants de pays africains pour le Forum de coopération sino-africain, les attentions se portent sur les investissements et les prêts de Pékin dans le continent africain. Une étude récente a mis en lumière une augmentation des prêts chinois en Afrique, tout en soulignant les impacts économiques négatifs de ces dettes et investissements.
Augmentation des prêts chinois
Une étude indépendante parue jeudi a révélé que des prêteurs chinois ont approuvé des prêts d’une valeur de 4,61 milliards de dollars pour l’Afrique l’année dernière, dont environ un milliard de dollars en facilités financières pour la Banque centrale égyptienne. Cela marque la première augmentation annuelle depuis 2016.
Entre 2012 et 2018, l’Afrique recevait des prêts dépassant 10 milliards de dollars par an dans le cadre de l’initiative de la Nouvelle Route de la Soie, lancée par le président Xi Jinping. Toutefois, le volume des prêts a fortement diminué depuis le début de la pandémie de Covid-19 en 2020.
Selon l’étude du Center for Global Development de l’Université de Boston, le montant des prêts accordés en 2022 a triplé par rapport à l’année précédente, montrant l’engagement de la Chine à minimiser les risques associés aux économies lourdement endettées.
Projets d’infrastructure majeurs
Les données émergent alors que Pékin se prépare à accueillir des chefs d’État africains pour le Forum de coopération sino-africain qui se déroulera le 4 septembre, un événement qui a lieu tous les trois ans. Parmi les plus grands prêts accordés l’année dernière se trouve un prêt d’environ un milliard de dollars du China Development Bank à destination du Nigeria pour un projet ferroviaire, ainsi qu’une somme équivalente allouée à la Banque centrale égyptienne.
Ces dernières années, la Chine est devenue le principal prêteur bilatéral pour plusieurs pays africains, notamment l’Éthiopie. L’étude a révélé que près de 10 % des crédits octroyés en 2023 étaient destinés à trois projets d’énergie solaire et hydroélectrique, ce qui illustre la volonté de la Chine de se diriger vers le financement des énergies renouvelables, au détriment des centrales à charbon.
Conséquences économiques inquiétantes
D’un autre côté, le site français « Coin Tribune » souligne que, bien que la Chine présente l’initiative de la Nouvelle Route de la Soie comme une opportunité de développement économique partagé, des rapports indiquent que ces investissements ont exacerbé les crises économiques dans de nombreux pays africains, les faisant apparaître davantage comme une forme de néocolonialisme qu’un véritable partenariat économique.
Les chiffres rapportés par le site révèlent que la Chine a investi plus d’un trillion de dollars dans des projets d’infrastructure à travers le monde dans le cadre de cette initiative, mais les résultats de ces investissements en Afrique suscitent des inquiétudes. De nombreux projets financés par Pékin souffrent d’un mauvais plan et d’une exécution déficiente, ce qui accroit le poids économique sur les pays récipiendaires.
Par exemple, plus de 500 défauts ont été découverts dans une centrale hydroélectrique financée par la Chine en Ouganda, tandis qu’en Angola, les habitants sont confrontés à des problèmes structurels dans les logements sociaux construits avec le soutien chinois.
Un contrôle accrus sur les projets
Selon Coin Tribune, la Chine ne se limite pas à prêter de l’argent pour construire des projets ; elle impose également son contrôle sur ces derniers si les pays récipiendaires échouent à rembourser leurs dettes. Le site affirme que l’augmentation de l’endettement n’est pas le seul défi auquel sont confrontés les pays africains en raison des investissements chinois, surtout que ces projets alimentent également des tensions politiques et économiques dans la région.
En outre, la Chine est accusée d’une exploitation excessive des ressources naturelles en Afrique, ce qui laisse les nations africaines dépendantes des investissements chinois sans atteindre un développement durable véritable.