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ING renforce ses conditions de financement pétrolier
Par Virginia Furness et Simon Jessop
La banque néerlandaise ING a annoncé un durcissement des conditions d’accès au financement pour certaines entreprises du secteur pétrolier et gazier. À partir de 2026, ING pourrait même abandonner les clients qui ne s’engagent pas à respecter ses objectifs de neutralité carbone, comme l’a déclaré le directeur général de la banque à Reuters.
Un engagement fort face aux enjeux climatiques
Alors que les banques européennes prennent des initiatives pour établir des politiques visant à lutter contre le changement climatique, certaines grandes institutions financières américaines sont critiquées pour leur manque de fermeté sur ces sujets. ING, en tant que plus grand financeur néerlandais de l’industrie pétrolière et gazière, comptait en 2023 des prêts s’élevant à 17,1 milliards d’euros dans ce secteur, ce qui a attiré l’attention des ONG sur ses pratiques.
La nouvelle politique dévoilée mercredi s’inscrit dans la continuité de l’engagement pris par ING en 2023, qui vise à éliminer progressivement le financement de la production pétrolière et gazière d’ici 2040.
Conditions spécifiques pour le financement pétrolier
Dans cette nouvelle directive, la banque a clairement stipulé qu’elle ne financerait plus les sociétés d’exploration et de production de pétrole et de gaz qui développent de nouveaux champs, sauf pour des projets considérés comme « verts ». De plus, ING a également décidé de ne plus soutenir la création de nouveaux terminaux d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) au-delà de 2025.
Steven van Rijswijk, le directeur général d’ING, a précisé : « Si vous êtes une société purement pétrolière et gazière, qui développe des champs et extrait des ressources, nous cesserons totalement de vous financer si vous continuez à ouvrir de nouveaux champs. »
L’impact sur les clients de la banque
Ce resserrement des conditions d’accès au crédit pourrait toucher environ 25 clients, représentant près d’un milliard d’euros de prêts — un montant relativement modeste comparé au portefeuille total de la banque qui s’élève à 656 milliards d’euros. Cependant, ces entreprises génèrent un volume significatif d’émissions de carbone liées à leur financement.
À partir de 2026, ING appliquera des conditions de financement plus strictes et mettra fin, dans certains cas, à son soutien pour les entreprises qui ne progressent pas vers la décarbonation de leurs activités selon les objectifs fixés par l’Accord de Paris de 2015.
Analyse des plans de transition
Pour évaluer les mesures prises par ses clients les plus polluants, ING a lancé en 2023 un outil d’analyse de données, permettant d’étudier les plans de transition d’environ 2 000 entreprises. À ce jour, près d’un tiers de ces sociétés ne fournissent pas suffisamment d’informations sur leurs initiatives de transition, rendant leur évaluation complexe. En revanche, environ 50 % d’entre elles répondent aux exigences de divulgation avancée de la banque.
Enfin, ING pourrait envisager d’exclure les clients ne respectant pas ses standards après une période de surveillance et d’engagement de deux ans, comme l’indique Steven van Rijswijk.