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La « préférence nationale » du Rassemblement National : une nouvelle approche pour l’emploi en France
Dans le cadre de son programme, le Rassemblement National (RN) propose d’instaurer un critère de nationalité lors de l’ouverture de chaque emploi privé. Cette mesure s’inscrit dans la logique de « préférence nationale », qui est au cœur des préoccupations du parti d’extrême droite depuis des décennies.
Les fondements de la préférence nationale
Cette promesse politique, affirmée par le RN depuis plus de quarante ans, vise à réserver les emplois aux Français. Par le passé, Jean-Marie Le Pen et ses partisans n’hésitaient pas à clamer : “Un million de chômeurs, c’est un million d’immigrés de trop ! La France et les Français d’abord !”. Aujourd’hui, Marine Le Pen, à la tête du mouvement, défend la nécessité d’accorder la priorité à l’embauche des citoyens français, arguant que “le Français est chez lui”.
Discrimination à l’embauche : une mesure clarifiée
Bien que le RN ait toujours prôné la discrimination positive en faveur des Français, les détails de cette initiative n’ont jamais été aussi clairement exposés qu’à la rentrée 2024. Dans un fascicule programmatique présenté le 14 septembre, le RN précise que la priorité nationale devra s’appliquer « à compétences égales pour tous les postes à pourvoir en France ». Selon le document, la nationalité devra être intégrée comme critère de sélection pour les candidats, tout en soulignant que l’embauche d’étrangers ne serait pas totalement proscrite, notamment pour ceux possédant des compétences rares et nécessaires à l’économie française.
Une approche contraignante sur le marché du travail
Le RN, qui avait auparavant misé sur une augmentation du coût du travail pour dissuader l’embauche d’extracommunautaires, semble maintenant adopter une approche plus stricte. Jean-Philippe Tanguy, responsable du programme économique, insiste sur le fait que “à compétences égales, l’employeur devra recruter le Français plutôt que l’étranger”. En cas de litige, un candidat français pourrait saisir la justice pour se plaindre d’une discrimination, l’employeur devant alors prouver qu’aucun Français n’était disponible pour le poste.
Des propositions législatives en cours
En 2017, Marine Le Pen avait déjà suggéré l’instauration d’une taxe additionnelle sur les contrats d’employés étrangers. Ce concept a été récemment repris sous la forme d’une proposition de loi déposée par le député Alexandre Sabatou. Ce projet de loi vise à accroître les cotisations patronales pour les travailleurs issus de l’extérieur de l’Union européenne, renforçant ainsi le principe de préférence nationale sur le marché de l’emploi.
Répercussions sur l’économie et le marché du travail
Les implications de cette politique sur l’économie française sont significatives. En forçant les employeurs à prioriser les travailleurs français, le RN espère réduire le taux de chômage parmi les nationaux, mais cela pourrait également engendrer des tensions sur le marché du travail en limitant l’accès à des compétences internationales nécessaires à la compétitivité des entreprises françaises.