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Impact des conditions météorologiques sur les prix des céréales en France
La météo a été particulièrement difficile pour les grandes cultures en France, et cela est d’autant plus vrai en Île-de-France, une région clé pour la production céréalière. Mais quel effet cela aura-t-il sur les consommateurs ? Pour éclaircir ce sujet, Christian Hubert, vice-président de l’association Plaine de Versailles, qui regroupe des agriculteurs et commercialise leurs produits en circuit court ainsi que dans les grandes surfaces, se montre rassurant. Du moins, à court terme. Cet exploitant basé à Beynes (Yvelines) évoque la nécessité pour le consommateur de faire un petit effort afin de soutenir l’avenir de la filière locale, soulignant que l’achat devient un véritable « acte citoyen ».
Une hausse des prix des céréales est-elle à prévoir ?
Christian Hubert. Malheureusement, non. Il est important de préciser que pour les grandes cultures telles que le blé, l’orge ou le colza, ce sont les fluctuations du marché mondial qui déterminent les prix. Cette saison a été mauvaise uniquement en France, pas dans d’autres pays. Ainsi, le consommateur peut être rassuré concernant les prix, du moins pour l’instant.
Quel est l’impact des prix sur les agriculteurs ?
Un été comme celui-ci, marqué par des volumes faibles et des prix bas, est particulièrement difficile pour les agriculteurs. Beaucoup d’entre eux peinent encore à se remettre de la mauvaise année 2016. À ce jour, nous vendons à perte au prix du marché. Cette situation pourrait entraîner une diminution de la production locale et donc accroître notre dépendance aux importations. Par conséquent, nous perdrions toute maîtrise sur les prix et la qualité des produits. Par exemple, les lentilles que je cultive ne coûtent que quelques centimes de plus que celles importées du Canada, où elles sont cultivées avec des OGM et traitées au glyphosate avant récolte.
Le rôle du consommateur dans la filière locale
En fin de compte, c’est au consommateur de jouer un rôle actif. Il est bien connu que lorsque le choix est offert, les clients privilégient généralement les produits français ou locaux. Même si les différences de prix sont infimes, cet achat représente un acte de citoyenneté. Cela permet de maintenir une filière locale, de préserver nos paysages, nos abeilles et nos retraites. Un agriculteur est avant tout un voisin qu’il nous faut soutenir, et il est essentiel de promouvoir le concept de « bien acheter ».
Le circuit court : une alternative viable
Nous pratiquons également le circuit court et en constatons les avantages : les prix ne sont pas influencés par le marché mondial. Dans la plaine de Versailles, par exemple, depuis 2017, les prix de l’huile ou des légumes secs demeurent constants. Nous établissons nos tarifs sur la base de coûts de production réels, justes et équitables. Bien que cela puisse être légèrement plus cher pour le consommateur, cela garantit une rémunération adéquate pour les producteurs.