Table of Contents
Élections régionales au Brandebourg : le SPD de Scholz devance l’AfD
BERLIN (Reuters) – Le Parti social-démocrate (SPD) du chancelier allemand Olaf Scholz a réussi à surclasser l’extrême droite lors des élections régionales dans le Land de Brandebourg, tenues dimanche. Cette performance est d’autant plus remarquée qu’elle survient après une campagne où le SPD avait été distancé par ses concurrents, selon les sondages de sortie des urnes.
Résultats des élections
Le SPD, qui est au pouvoir dans le Land entourant la capitale Berlin depuis la réunification en 1990, a obtenu 31,8% des voix. Il devance ainsi l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), qui enregistre un score de 29,2% d’après un sondage effectué par le diffuseur ZDF. Ce succès pourrait offrir à Olaf Scholz un répit dans les discussions concernant sa candidature à la chancellerie pour les élections fédérales de l’année prochaine.
Un contexte délicat pour le SPD
Cependant, il semble peu probable que le dirigeant du SPD ou son parti connaissent un véritable élan, étant donné que Dietmar Woidke, le populaire ministre-président sortant du Brandebourg, a pris ses distances avec Olaf Scholz durant la campagne, critiquant par la même occasion les politiques du gouvernement fédéral. Kevin Kuehnert, secrétaire général du parti, a commenté : « Dietmar Woidke et son SPD du Brandebourg ont fait un retour en force ces dernières semaines ».
Il a également ajouté que, bien que les résultats soient encourageants, les défis auxquels le parti sera confronté ne se sont pas atténués.
Perceptions des électeurs
Selon un sondage de sortie des urnes mené par le radiodiffuseur ARD, trois quarts des personnes ayant voté pour le SPD l’ont fait non par conviction, mais pour empêcher l’AfD de prendre le pouvoir. Le taux de participation a également augmenté, passant de 61% il y a cinq ans à 73% cette année, selon ZDF.
Malgré ce succès au Brandebourg, le SPD ne recueille actuellement que 15% des intentions de vote au niveau national, en recul par rapport aux 25,7% obtenus lors des élections fédérales de 2021. Ce score le place derrière l’AfD (environ 20%) et les conservateurs de l’opposition (32%).
Défis pour la coalition d’Olaf Scholz
Les trois partis de la coalition hétérogène d’Olaf Scholz sont actuellement crédités d’environ 30% dans les sondages, ce qui est inférieur au seul score des conservateurs. La coalition fait face à des critiques concernant ses querelles internes et sa gestion de l’immigration. De plus, dans l’ancienne Allemagne communiste de l’Est, de nombreux électeurs expriment leur mécontentement quant aux livraisons d’armes à l’Ukraine pour contrer l’invasion russe.
Une montée de l’AfD à surveiller
Ce vote dans le Brandebourg intervient trois semaines après que l’AfD, pro-russe, soit devenu le premier parti d’extrême droite à remporter une élection dans un Land (Thuringe) depuis la Seconde Guerre mondiale. Le parti a également réalisé de bonnes performances en Saxe, se plaçant juste derrière les conservateurs.
Dietmar Woidke a mis en garde contre toute forme de complaisance en soulignant que l’AfD continue de s’affirmer sur la scène politique. Le sondage ZDF indique que le parti a progressé de 5,7 points de pourcentage par rapport aux dernières élections de 2019.
Les tendances électorales parmi les jeunes
Tino Chrupalla, codirigeant de l’AfD, a noté que le parti a significativement gagné du terrain parmi les jeunes électeurs, une tendance qui profite généralement aux partis d’extrême droite à travers l’Europe, comme en témoigne les résultats des élections européennes de juin.
La nouvelle Alliance de gauche, dirigée par Sahra Wagenknecht, pourrait se classer troisième avec 12%, tandis que les conservateurs enregistrent 11,6%. Cela souligne les bouleversements en cours dans le paysage politique allemand, rendant les prédictions particulièrement complexes.
Les Verts, partenaires minoritaires de la coalition d’Olaf Scholz au niveau fédéral, n’ont obtenu que 4,7%, frôlant ainsi le seuil de 5% requis pour entrer au parlement du Land. Les résultats des Libres Démocrates (FDP), autre petit partenaire de la coalition, étaient trop faibles pour être mentionnés dans le sondage.