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Michel Barnier promet de préserver les droits acquis dans son gouvernement
Face aux accusations d’avoir formé un gouvernement jugé « réactionnaire », le Premier ministre Michel Barnier a affirmé, dimanche soir, que les « droits acquis » seraient « intégralement préservés ». Cette déclaration survient alors que plusieurs ministres ont été critiqués pour leurs positions conservatrices sur des sujets sensibles tels que l’IVG, les droits LGBT, et la fin de vie.
Réactions à la nomination des ministres
L’association SOS Homophobie s’est déclarée « profondément indignée » par la nomination de certains membres du gouvernement qui, selon elle, sont opposés à des avancées pour les droits des homosexuels et des femmes. Jean-Luc Romero-Michel, militant pour les droits LGBT et pro-euthanasie, a évoqué un « retour de la Manif pour tous », soulignant que jamais un gouvernement n’avait compté autant de ministres défavorables à l’égalité des droits.
Olivier Faure, le leader du Parti socialiste (PS), n’a pas manqué de qualifier le gouvernement de « réactionnaire ». Même au sein de la coalition gouvernementale, des inquiétudes émergent. Gabriel Attal, qui a fait partie des premiers chefs de gouvernement à assumer son homosexualité, a fait savoir qu’il demanderait à Barnier de garantir qu’il n’y aura pas de retour en arrière sur la procréation médicalement assistée (PMA) et le droit à l’IVG.
Engagement de Michel Barnier
Sur France 2, Michel Barnier a assuré que les « grandes lois » concernant des « progrès sociaux ou sociétaux », comme celles encadrant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et l’assistance médicale à la procréation (AMP ou PMA), seraient « préservées ». Il s’est positionné comme un rempart pour protéger ces droits acquis pour l’ensemble des Français.
L’influence des courants conservateurs
Le politologue Vincent Martigny a mis en lumière la montée de la branche conservatrice au sein du gouvernement, proche des mouvements comme la Manif pour tous. Il a qualifié cette situation de « surprise », étant donné qu’elle semble éloignée des opinions majoritaires. Bruno Retailleau, nouveau ministre de l’Intérieur, est notamment pointé du doigt par les associations pour ses positions contre l’inscription de l’IVG dans la Constitution.
D’autres ministres, dont Laurence Garnier et Patrick Hetzel, ont également été critiqués pour leurs positions conservatrices. La première a été nommée au ministère de la Consommation plutôt qu’à celui de la Famille, où sa nomination avait suscité des craintes.
Les débats à venir sur les droits des femmes et la fin de vie
Julia Torlet, présidente de SOS Homophobie, a exprimé ses inquiétudes concernant la présence de nombreux ministres aux opinions très conservatrices. Cependant, certains experts estiment qu’il n’est pas dans l’intérêt d’un gouvernement fragile de provoquer un débat idéologique sur des sujets qui deviennent de plus en plus consensuels. Les discussions autour de la fin de vie pourraient toutefois susciter des débats importants au Parlement.
Enfin, l’Association pour le Droit de mourir dans la dignité a appelé à la reprise immédiate de la discussion sur un projet de loi en ce sens, auquel plusieurs membres du gouvernement se sont opposés, dont Bruno Retailleau.
La question de l’égalité des sexes est également sur la table, avec des critiques sur la façon dont les femmes semblent être rétrogradées au sein du gouvernement. Laurence Rossignol, ancienne ministre aux Droits des femmes, a dénoncé la création d’un secrétariat d’État dédié, placé sous l’autorité d’un ministre homme, alors que des mouvements plaident pour des réformes plus ambitieuses pour lutter contre les violences faites aux femmes.