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Le film « La Noire de… » réalisé par Ousmane Sembène, l’un des pionniers du cinéma africain, fait son retour sur grand écran, après avoir été restauré. Ce chef-d’œuvre, tourné en 1966, reste un témoignage poignant de la violence coloniale à travers l’histoire de Diouana, une jeune Sénégalaise au service d’un couple de Français.
Un chef-d’œuvre restauré
Près de soixante ans après sa sortie initiale, « La Noire de… » présente une esthétique soignée, caractérisée par son noir et blanc élégant. La restauration du film a été réalisée en 2015 par The Film Foundation, une organisation fondée par Martin Scorsese, et a été projetée lors de prestigieux festivals comme le Festival de Cannes et le Festival Lumière à Lyon. C’est le 9 octobre que le film sera accessible au grand public français, offrant une nouvelle chance de découvrir ce long-métrage emblématique, considéré comme le premier réalisé en Afrique subsaharienne.
Un récit tragique
Le film raconte le parcours de Diouana (interprétée par Mbissine Thérèse Diop), une jeune femme qui se retrouve au service d’un couple français à Dakar. Son enthousiasme initial à travailler pour les « Blancs » se transforme rapidement en désespoir alors qu’elle découvre la réalité de sa condition. En déménageant à Antibes avec ses employeurs, elle devient une domestique tout en étant soumise aux humiliations et aux stéréotypes raciaux.
Les dialogues du film, ainsi que la voix off, illustrent son agacement croissant face aux injustices qu’elle subit, révélant un désespoir poignant qui transcende le temps et les cultures. Ce récit, qui aborde des thèmes de classe et de colonisation, est décrit par Thierno Ibrahima Dia, rédacteur en chef d’Africiné, comme une œuvre universelle et intemporelle.
Un film à redécouvrir
Jean-Fabrice Janaudy, directeur adjoint des Acacias, souligne l’importance de cette restauration, précisant que « La Noire de… » est un grand film souvent méconnu. Il espère que cette ressortie permettra de toucher un public plus large, notamment des jeunes et des personnes issues de l’immigration. Le film est une invitation à réfléchir sur les questions identitaires et les expériences partagées.
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