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Les abeilles subissent de nombreuses pressions environnementales qui semblent influencer leur comportement. Une récente étude menée par une équipe de l’Université de Newcastle, publiée le 9 octobre dans les *Proceedings of the Royal Society B*, révèle que le stress peut amener ces pollinisateurs essentiels à adopter des choix pessimistes, semblables à ceux des humains.
Un test sur le comportement des abeilles
Pour évaluer l’impact du stress sur les abeilles, les chercheurs ont formé trois groupes de bourdons femelles à associer différentes couleurs à des récompenses alimentaires. Un écran LED bleu représentait une source de nectar sucré, tandis qu’un écran vert indiquait une solution d’eau moins agréable. Une fois cette association comprise, les abeilles ont été placées dans des chambres affichant des couleurs intermédiaires entre le bleu et le vert. Deux des groupes ont subi une simulation d’attaque prédatrice, soit par un léger mouvement, soit par un piégeage temporaire à l’aide d’un bras robotique à pointe en éponge, tandis qu’un troisième groupe a été maintenu à l’écart de toute situation stressante.
Des résultats significatifs
Les résultats ont montré que les abeilles perturbées étaient beaucoup moins enclines à considérer les couleurs ambiguës comme des indicateurs de meilleures récompenses. En conséquence, elles se dirigeaient plus souvent vers des endroits offrant des récompenses moins intéressantes que celles observées dans le groupe témoin.
Vivek Nityananda, co-auteur de l’étude, a expliqué que cette recherche démontre que les abeilles deviennent plus pessimistes après avoir subi du stress, modifiant ainsi leurs attentes en matière de récompenses. Olga Procenko, principale auteur de l’étude, a comparé cette tendance à celle d’une personne qui perçoit un verre comme « à moitié vide » et s’attend à des résultats négatifs.
Les implications de ces découvertes
Nityananda a souligné que bien que les émotions soient des états complexes, il est difficile de déterminer si les abeilles ressentent quelque chose de semblable à nos émotions humaines. Cependant, cette étude indique clairement que le stress influence leur prise de décision, les poussant vers des choix pessimistes.
Les résultats de cette recherche suggèrent également que des états similaires aux émotions pourraient être conservés au cours de l’évolution. Ainsi, des études futures pourraient améliorer notre compréhension de la cognition et du comportement des abeilles et d’autres espèces d’insectes face au stress, qu’il soit d’origine environnementale ou humaine. Cette connaissance pourrait aider à formuler des solutions de conservation plus efficaces.