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Emmanuel Todd prédit la chute imminente de l’Occident
En 1976, à l’apogée de la guerre froide, l’Union soviétique se posait en superpuissance, rivalisant avec les États-Unis dans tous les domaines. Cependant, à l’automne de la même année, un jeune chercheur français dans le domaine des études démographiques historiques, Emmanuel Todd, publiait un livre intitulé Le Dernier Effondrement. À l’époque, ses prévisions semblaient comiques, voire très étranges, compte tenu de la puissance de l’Union soviétique. Cependant, les années passent et la prophétie de Todd se réalise avec une précision étonnante.
La méthode de Todd
Plutôt que d’analyser la situation des pays avec des outils politiques traditionnels, Todd a su, grâce aux études démographiques, disséquer la société soviétique et parvenir à des conclusions qui ont été confirmées treize ans plus tard. La démographie, science sociale qui étudie les caractéristiques des populations, se base sur des données telles que la taille, la répartition, la densité, la composition, les taux de natalité et de mortalité, ainsi que les conditions économiques et sociales.
Les chercheurs comme Todd utilisent des outils mathématiques et statistiques pour prédire l’avenir des peuples en tenant compte de leur présent et de leur passé. Todd considère la démographie comme le seul domaine des sciences sociales qui peut être considéré comme une science au sens strict.
Retour sur la scène avec La Défaite de l’Occident
Aujourd’hui, Todd, devenu historien renommé et anthropologue, revient avec une théorie plus controversée posée dans son livre La Défaite de l’Occident. La véracité de ses précédentes prophéties lui a conféré une certaine notoriété dans le milieu académique, mais il demeure une figure controversée. Ses prédictions et ses analyses sont souvent choquantes pour le public français et occidental. Sa dernière prédiction annonce une défaite imminente de l’Occident.
Todd est un intellectuel non conventionnel : ses opinions varient tellement qu’un lecteur peut croire qu’il est d’extrême gauche dans une analyse, puis d’extrême droite dans une autre. Il critique le néolibéralisme et la mondialisation tout en soutenant des politiques d’État-providence pour la redistribution et la justice sociale. Il est également un critique notoire de l’impérialisme américain et des politiques économiques de l’Union européenne.
Une vision nuancée des tensions géopolitiques
Emmanuel Todd, né en 1951 dans une famille à fort capital culturel, a obtenu son doctorat à l’Université de Cambridge. Ses diverses influences expliquent l’utilisation de méthodes pluridisciplinaires dans ses analyses. Il accorde également une grande importance à la religion et aux structures familiales dans ses travaux.
Dans son livre La Défaite de l’Occident publié au début de l’année 2024, Todd met en lumière l’incapacité industrielle des États-Unis et leur déclin éducatif depuis les années 1960. Il souligne également le déclin spirituel, la désintégration des liens familiaux, et la tendance de certains pays à adopter des modèles anti-occidentaux.
La thèse controversée sur l’Iran
Une des idées marquantes de Todd est que l’Iran devrait posséder l’arme nucléaire pour garantir la paix dans la région. Il soutient que l’égalité dans la possession d’armes nucléaires est essentielle au maintien de la paix, citant l’exemple de l’Union soviétique qui a dissuadé les États-Unis d’utiliser leurs armes nucléaires contre elle.
Une critique des manifestations de janvier 2015
Son analyse des manifestations françaises suite à l’attaque de Charlie Hebdo a également provoqué des vagues de critiques. Todd a qualifié ces manifestations de « fascistes », affirmant qu’elles étaient menées par des « zombies catholiques » dans les régions les plus catholiques de France. Pour lui, ces mouvements n’étaient pas seulement une défense de la liberté d’expression, mais aussi une occasion de « montrer la force » et d’exprimer de la haine envers la minorité musulmane.
Des perspectives sur la chute de l’Occident
Todd évoque des indicateurs synergiques qui montrent que l’Occident est au bord de la défaite face à ses concurrents. Selon lui, la situation économique, les taux d’éducation et les indices de corruption mettent en lumière une crise existentielle. Il souligne que l’émergence d’une culture de l’absence de spiritualité et de valeurs morales dans les sociétés occidentales pourrait contribuer à cette chute.