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Bidzina Ivanishvili, le milliardaire géorgien, a récemment appelé ses compatriotes à éviter toute escalade vers une guerre avec la Russie, alors que le pays se prépare à des élections cruciales. Personnage controversé, Ivanishvili, considéré tantôt comme un sauveur, tantôt comme un oligarque manipulant la politique géorgienne, reste une figure influente dans le pays.
Une présence omniprésente
Ivanishvili, homme le plus riche de Géorgie et fondateur du parti au pouvoir, se montre rarement en public, préférant le confort de sa résidence sécurisée surplombant Tbilissi. À 68 ans, il est souvent perçu comme le véritable pouvoir en coulisse, même s’il n’occupe plus de fonction publique depuis plus d’une décennie. Lors d’un rassemblement pro-gouvernemental, il a décrit les élections comme un combat existentiel pour empêcher un « Parti de Guerre Mondial » de pousser la Géorgie dans un conflit désastreux avec la Russie.
Un message résonnant
Bien que la majorité des Géorgiens aspirent à un rapprochement avec l’Occident par le biais de l’UE et de l’OTAN, la peur d’une répétition du sort de l’Ukraine fait écho chez de nombreux électeurs. Ivanishvili a déclaré que les décisions concernant la Géorgie et l’Ukraine étaient dictées par un groupe qui les considérait comme de la « chair à canon ». Les souvenirs de la guerre de 2008 avec la Russie, qui a duré cinq jours et s’est soldée par une défaite géorgienne, restent frais dans les esprits.
Influence et pouvoir
Le parti d’Ivanishvili, le Rêve géorgien, est en bonne voie pour devenir le parti le plus populaire lors des prochaines élections, bien qu’il semble perdre du terrain par rapport à 2020. Son ex-adjoint, Gia Khukhashvili, critique le fait qu’Ivanishvili ait transformé la Géorgie en une entreprise privée. D’autres, comme l’ancien Premier ministre Giorgi Gakharia, soulignent la concentration de pouvoir qu’il exerce sur les institutions de l’État, les qualifiant de « loyales » à son égard.
Un tournant dans la rhétorique
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, Ivanishvili a modifié son discours pro-occidental, en prenant des mesures qui ont été perçues comme anti-démocratiques, telles que des lois sur les « agents étrangers ». Ce changement, qui a provoqué des critiques tant au niveau national qu’international, a également conduit à une suspension de l’aide des États-Unis et de l’Union Européenne.
Attentes et déceptions
Malgré des relations tendues avec l’Occident, le Rêve géorgien continue d’avoir un certain soutien, surtout parmi les électeurs ruraux, qui voient en Ivanishvili un philanthrope. Cependant, d’autres citoyens expriment leur mécontentement face à son règne, appelant à une nouvelle génération de dirigeants pour mener la Géorgie vers un avenir meilleur.