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De nombreux scientifiques travaillent sans relâche pour vaincre le cancer. Une nouvelle étude a révélé des mécanismes étonnants dans un ingrédient clé de la bière, qui pourraient constituer la clé de nouvelles thérapies visant à affamer les cellules cancéreuses.
Le cancer : une lutte persistante
Le cancer est la deuxième cause de mortalité après les maladies cardiovasculaires en France. Bien que de nombreuses options de traitement existent pour des cancers tels que le cancer du sein, aucun remède n’a encore été découvert pour empêcher la réapparition de la maladie. Récemment, des chercheurs ont fait une découverte qui pourrait aider à affamer les cellules cancéreuses afin qu’elles meurent.
Une étude sur la levure de bière
Des chercheurs de l’European Molecular Biology Laboratory (EMBL) et de l’Université de Virginie ont étudié la levure de bière S. pombe, utilisée depuis des siècles dans le brassage. Ils ont examiné comment les cellules s’adaptent aux situations de stress, comme le manque de nutriments. Étant donné que les cellules de la levure sont très similaires aux cellules humaines, elles servent souvent de modèles pour la recherche. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue scientifique Nature Communication.
Ribosomes en état de dormance
Les cellules de levure survivent en période de famine en enveloppant leurs mitochondries avec un groupe de complexes moléculaires massifs appelés ribosomes. Les mitochondries sont considérées comme les centrales énergétiques de la cellule, tandis que les ribosomes sont responsables de la production de protéines.
En utilisant des microscopes spécialisés, les chercheurs ont observé que dans les cellules de levure affamées, les ribosomes se fixent à la surface des mitochondries sans produire de protéines. « Ils sont en état de dormance », a déclaré un représentant de l’EMBL.
Les mystères des ribosomes inactifs
La raison pour laquelle les ribosomes inactifs se fixent à la surface des mitochondries reste un mystère. « Une cellule affamée commence à se décomposer elle-même, ce qui pourrait amener les ribosomes à envelopper les mitochondries pour les protéger. Ils pourraient également se lier pour déclencher une cascade de signaux au sein des mitochondries », explique Simone Mattei, le chef d’équipe.
Les chercheurs ont été particulièrement étonnés par le fait que les ribosomes se fixent de manière « inversée », un phénomène jamais observé auparavant. « Nous savions que les cellules tentaient d’économiser de l’énergie et d’éteindre leurs ribosomes, mais nous ne nous attendions pas à ce qu’elles se fixent de cette manière sur les mitochondries », a commenté un membre de l’équipe de recherche.
Perspectives pour les thérapies contre le cancer
Cette découverte pourrait offrir aux scientifiques de nouvelles perspectives sur les cellules cancéreuses et les thérapies potentielles. Les cellules cancéreuses, en particulier dans les tumeurs agressives à croissance rapide, sont constamment confrontées à un manque de nutriments. Pour survivre et échapper au système immunitaire, elles entrent dans un état de repos. « Si nous comprenons comment elles y parviennent, nous pourrions trouver de nouvelles façons d’attaquer spécifiquement les cellules cancéreuses, améliorant ainsi les résultats pour les patients et prévenant les rechutes », ajoutent les chercheurs.
Dans les prochaines étapes, les chercheurs souhaitent explorer comment ces cellules entrent dans cet état de repos et quels processus les éveillent de ce sommeil profond. Ils cultivent désormais des cellules cancéreuses en laboratoire, bien que cela s’avère compliqué car elles sont difficiles à manipuler.
Néanmoins, les chercheurs espèrent que leurs travaux permettront de découvrir de nouveaux marqueurs pour suivre les cellules cancéreuses dormantes. « Ces cellules ne sont pas faciles à détecter dans les environnements diagnostiques, mais nous espérons que notre recherche nous aidera à atteindre cet objectif », conclut l’équipe de recherche.