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À quelques jours des élections présidentielles américaines, l’attention se porte sur les voix des Américains d’origine arabe et musulmane, dont l’impact pourrait s’avérer déterminant dans ce scrutin. Le combat s’annonce serré entre l’ancien président républicain Donald Trump et la candidate démocrate Kamala Harris.
Une communauté hétérogène
Les électeurs musulmans et arabes aux États-Unis ne forment pas un bloc homogène. Selon le National Arab American Institute, environ 25 % des 3,7 millions d’Américains d’origine arabe sont musulmans, tandis que la majorité sont chrétiens. De plus, une partie des musulmans américains provient de nationalités asiatiques, ce qui ajoute à la diversité de cette communauté.
Bien que les voix arabes et musulmanes représentent environ 1 % de l’électorat total, les événements récents au Moyen-Orient, notamment le conflit entre Israël et le Hamas, influencent significativement leurs choix électoraux. Les préoccupations liées à ces conflits pourraient orienter le vote en faveur des démocrates, des républicains ou même d’autres candidats, voire entraîner des abstentions.
Michigan, un État clé
Le Michigan, avec sa forte population arabe et musulmane, joue un rôle crucial dans ces élections. Environ 310 000 électeurs arabes américains résident dans cet État, ce qui pourrait décider du résultat final. Trump y avait remporté une victoire serrée en 2016, tandis que Biden l’avait emporté avec une marge plus large en 2020.
À l’approche de cette élection, Trump et Harris se sont rendus dans cet État pour séduire les électeurs. Lors d’un rassemblement à Hamtramck, Trump a reçu le soutien d’Aamir Ghali, le premier maire musulman de la ville, tandis que Harris a exprimé sa volonté de mettre fin aux conflits au Moyen-Orient, tout en reconnaissant les préoccupations de la communauté arabe-américaine concernant le soutien américain à Israël.
Les préoccupations des électeurs
Un sondage du New York Times révèle que près de 70 % des Arabes américains estiment que la situation à Gaza influencera leur vote. Dans des discussions avec des membres de la communauté, beaucoup expriment leur désillusion vis-à-vis du Parti démocrate, en raison de son soutien perçu à Israël.
Des électeurs comme Iḥsān al-Khalidi, d’origine irakienne, notent que le nombre d’électeurs indépendants augmente, ce qui complique la prédiction des tendances de vote. D’autres, comme Haya Haddad, préfèrent ne pas voter en raison d’une perte de confiance envers les politiciens, tout en plaçant leur espoir en Trump.
Un sentiment de frustration
Des voix comme celle de Khidr Slimani, un Américain d’origine yéménite, reflètent le mécontentement croissant envers les deux partis. La communauté yéménite, autrefois fidèle au Parti démocrate, se montre désormais sceptique face à ses promesses, notamment sur la crise au Yémen. Beaucoup pourraient choisir de s’abstenir ou de voter pour Trump en signe de protestation.
L’avenir des voix arabes et musulmanes dans cette élection semble incertain, mais leur potentiel d’influence ne doit pas être sous-estimé. Les résultats des élections pourraient donner lieu à une réorganisation des votes dans les scrutins futurs.