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Israël frappe des installations de production de missiles en Iran
Des images capturées par des satellites commerciaux révèlent que les frappes aériennes israéliennes ont touché des bâtiments lors d’une attaque samedi dernier, utilisés par l’Iran pour mélanger le carburant solide destiné aux missiles balistiques, selon deux évaluations distinctes réalisées par des chercheurs américains.
Évaluations des experts
David Albright, ancien inspecteur des armes aux Nations Unies et président de l’Institut international des sciences et de la sécurité, ainsi que Decker Eveleth, analyste de recherche au CNA, une institution de recherche à Washington, ont fourni ces analyses. Ils ont déclaré séparément à Reuters qu’Israël avait ciblé le site militaire de Parchin, situé près de Téhéran. Eveleth a également mentionné que des frappes israéliennes avaient touché le site de Khojir, un important complexe de production de missiles, suggérant que ces attaques pourraient « avoir considérablement entravé la capacité de l’Iran à produire des missiles en grande quantité ».
Détails des frappes
Selon une vidéo diffusée, Israël aurait ciblé la base du ministère de la Défense à Khojir, qui est la plus importante base militaire d’Iran, où des usines de production de missiles balistiques et de carburant solide sont présentes.
Destruction des installations de mélange de carburant
Eveleth a indiqué qu’une image de Planet Labs, une entreprise de satellites commerciaux, montrait qu’une frappe israélienne avait détruit deux bâtiments à Khojir utilisés pour le mélange de carburant solide pour les missiles balistiques. Les bâtiments étaient entourés de digues en terre, un aménagement architectural courant dans la production de missiles, conçu pour prévenir la propagation d’explosions d’un bâtiment à un autre.
Impact sur la capacité de production
Eveleth a aussi commenté que des images de Planet Labs montrant le site de Parchin révélaient que trois bâtiments dédiés au mélange de carburant solide pour les missiles balistiques avaient été détruits, ainsi qu’un entrepôt. Albright a examiné des images satellites de faible résolution du site de Parchin, qui semblent montrer que la frappe israélienne a causé des dommages à trois bâtiments, dont deux étaient utilisés pour le mélange de carburant solide.
Contexte et implications
Ces bâtiments se trouvent à environ 320 mètres d’une installation impliquée dans ce que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et les services de renseignement américains décrivent comme un programme exhaustif de développement d’armes nucléaires, que l’Iran a suspendu en 2003, tout en niant posséder un tel programme. Eveleth a précisé : « Israël affirme qu’il a ciblé des bâtiments contenant des mélangeurs de carburant solide, ces équipements industriels étant difficiles à fabriquer et soumis à des contrôles d’exportation. »
Réactions et conséquences
Les responsables américains estiment qu’Iran a la plus grande armée de missiles au Moyen-Orient et qu’il a fourni des missiles à la Russie pour son utilisation contre l’Ukraine, ainsi qu’aux Houthis au Yémen et au Hezbollah libanais. Téhéran et Moscou démentent que la Russie ait reçu des missiles iraniens.
Des images de Planet Labs examinées plus tôt cette année par Eveleth et Jeffrey Lewis de l’Institut Monterey des études internationales ont montré d’importantes expansions à Khojir et au complexe éducatif militaire près de Téhéran. Selon leurs évaluations, ces expansions visaient à renforcer la production de missiles.
Opérations militaires israéliennes
Le samedi dernier, l’armée israélienne a annoncé que trois vagues d’attaques menées par des avions de chasse avaient frappé des usines de missiles et d’autres sites près de Téhéran et dans l’ouest de l’Iran, en réponse au lancement par Téhéran de plus de 200 missiles sur Israël le 1er octobre. L’armée iranienne a affirmé que les avions de chasse israéliens avaient utilisé « des têtes légères » pour frapper des systèmes radar dans les régions d’Ilam et de Khuzestan, ainsi que dans les environs de Téhéran.