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La campagne électorale générale en Irlande débutera officiellement plus tard vendredi, lorsque le Taoiseach Simon Harris demandera au Président de la République d’Irlande de dissoudre formellement le Dail. Cette dissolution marquera le commencement d’une campagne relativement courte de trois semaines, en vue du jour du scrutin prévu pour le vendredi 29 novembre.
Dissolution du Dail et fin d’une ère
Le leader de Fine Gael, M. Harris, se rendra au domicile du président Michael D. Higgins à Aras an Uachtarain, situé dans le parc Phoenix à Dublin, pour effectuer les formalités requises par la constitution du pays. Cela mettra fin à la durée de vie de quatre ans et demi du gouvernement de coalition historique constitué de Fine Gael, Fianna Fail et du Parti vert.
Contexte de la coalition
Après les élections générales de 2020 qui ont donné un résultat inconclusif, Fine Gael et Fianna Fail, deux partis issus de camps opposés de la guerre civile irlandaise des années 1920, ont accepté de mettre de côté presque un siècle d’animosité et de partager le pouvoir. Le Parti vert a rejoint l’administration en tant que partenaire junior.
Le leader de Fianna Fail, Micheal Martin, a occupé le poste de Taoiseach durant la première moitié du mandat, avant que Leo Varadkar de Fine Gael ne prenne la tête du gouvernement en décembre 2022. M. Varadkar a démissionné plus tôt cette année et a été remplacé par son collègue de parti, M. Harris.
Défis de la coalition
Depuis le scrutin de 2020, la coalition à Dublin a dû faire face aux mêmes chocs mondiaux qui ont touché de nombreux gouvernements, notamment la pandémie de Covid-19 et la crise inflationniste déclenchée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L’Irlande a également connu une augmentation significative du nombre de migrants au cours des deux dernières années, en grande partie en raison des dizaines de milliers de réfugiés ukrainiens cherchant refuge dans le pays.
Cette situation, combinée à des pénuries de logement préexistantes, a exercé une pression sans précédent sur la fourniture de logements d’État, entraînant des tensions dans certaines zones locales concernant des projets de transformation d’hôtels et d’autres bâtiments en établissements pour demandeurs de protection internationale.
Crise du logement et critiques gouvernementales
La montée de la question migratoire dans l’agenda politique intervient à un moment où le gouvernement reconnaît lui-même qu’il fait face à une crise du logement. Malgré les efforts de la coalition pour augmenter le nombre de logements construits par l’État et promouvoir des politiques en faveur des locataires et des primo-accédants, les chiffres de l’itinérance continuent d’augmenter et les prix de l’immobilier et des loyers restent obstinément élevés, la demande dépassant régulièrement l’offre dans de nombreuses régions, en particulier à Dublin.
Perspective sur les élections
Les critiques du gouvernement estiment que la crise du logement paraît paradoxale, surtout lorsqu’elle est mise en contexte avec les finances publiques florissantes, soutenues chaque année par des milliards d’euros de recettes fiscales provenant de géants multinationaux établis en Irlande. Le même constat s’applique aux problèmes rencontrés par certaines parties du système de santé du pays, comme les longues attentes pour les enfants nécessitant des interventions chirurgicales.
Les partis gouvernementaux affirment avoir réalisé de réels progrès en matière de logement et de soins de santé au cours d’un mandat se terminant avec des finances nationales en bonne santé. Sinn Féin, bien qu’ayant remporté le vote populaire en 2020, n’a pas réussi à obtenir suffisamment de sièges au Dail pour avoir une chance réaliste de former un gouvernement. L’opposition principale entre dans cette élection après avoir fait face à des critiques sévères concernant la gestion de plusieurs controverses liées à des allégations contre des membres du parti.