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Le Synode sur la Synodalité, qui a récemment terminé sa deuxième session à Rome, marque un tournant dans le processus de prise de décision au sein de l’Église catholique. Contrairement à l’atmosphère dramatique dépeinte dans le film « Conclave », ce synode a été caractérisé par des discussions pratiques et inclusives.
Un synode prosaïque et inclusif
En octobre, comme l’année précédente, environ trois cent cinquante délégués votants se sont réunis pendant plusieurs heures, six jours par semaine, dans la salle moderne voisine de la basilique Saint-Pierre. Leur objectif était de discuter des processus pouvant aider l’Église à « vivre en communion, à atteindre la participation et à s’ouvrir à la mission ». Parmi les participants, environ quatre-vingts pour cent ont été choisis par des instances ecclésiales locales, tandis que vingt pour cent ont été désignés par le Pape François lui-même. Ce groupe incluait environ soixante cardinaux, ainsi que des prêtres, des religieuses, des évêques et des laïcs. Le Pape a également assisté à la plupart des sessions.
Des discussions sans polémique
Les échanges au sein des tables rondes suivaient un format défini, avec des commentaires succincts suivis d’une prière silencieuse. Les discussions ont été ponctuées par des présentations sur le travail de groupes d’étude, abordant des thèmes comme l’approche de l’Église envers les personnes défavorisées et les autres religions, ainsi que sa présence numérique. Cependant, le synode a été critiqué pour son absence d’agenda concernant des questions sensibles telles que l’ordination des femmes.
Une approche différente du conclave traditionnel
Le synode se distingue fortement d’un conclave traditionnel, une réunion secrète des cardinaux pour élire un nouveau Pape. L’initiative de François depuis 2020 vise à instaurer un processus plus délibératif et inclusif, éloigné des rituels cloisonnés du conclave. Ses détracteurs affirment qu’il réussit à transformer l’héritage du catholicisme, en remplaçant le spectacle grandiose par une approche plus communautaire.
Un impact potentiel sur le futur conclave
La participation d’un large groupe de dirigeants catholiques au synode, deux années consécutives et en présence du Pape, illustre l’évolution de l’Église. Il est probable que les cardinaux ayant participé au synode apporteront leur expérience et les relations établies à la prochaine élection papale. Bien qu’il ait été critiqué pour avoir esquivé des sujets controversés, ce synode pourrait avoir des répercussions significatives sur l’avenir du catholicisme.
Les nouvelles nominations de cardinaux
Au cours de cette session, le Pape François a également nommé vingt et un nouveaux cardinaux, qui seront créés lors d’un consistoire en décembre. Cette décision souligne son attachement à la structure de pouvoir traditionnelle tout en favorisant un changement au sein de l’Église, en choisissant des figures émergentes provenant du Sud global. Environ quatre-vingts pour cent des cardinaux qui éliront son successeur ont été sélectionnés par François.
Les défis du leadership au sein de l’Église
Le paysage actuel de l’Église catholique se caractérise par un manque de leaders charismatiques. Alors que le synode a permis à de nombreux cardinaux d’exercer leurs compétences en leadership, le défi reste de savoir qui d’entre eux sera en mesure de rassembler les voix lors du prochain conclave. Les relations développées au cours de ces deux mois de discussions pourraient jouer un rôle clé dans cette dynamique.
Au final, le Synode sur la Synodalité pourrait bien façonner l’avenir du catholicisme, répondant ainsi aux intentions du Pape François depuis le début de son pontificat.