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Dans un contexte marqué par une crise politique et économique, ainsi qu’une montée de l’impérialisme technologique américain, les entreprises européennes Qwant et Ecosia ont annoncé leur partenariat stratégique le 12 novembre. L’objectif de cette collaboration est de développer une technologie de recherche sur Internet qui soit propre à l’Europe.
Un enjeu de souveraineté numérique
L’un des principaux défis de cette alliance est de créer un index européen de recherche, une infrastructure essentielle pour garantir une véritable souveraineté numérique en matière de recherche en ligne. Actuellement, des géants américains tels que Google, Microsoft (avec Bing) et Yahoo détiennent l’essentiel des index en Occident.
Les moteurs de recherche alternatifs comme Qwant et Ecosia, bien qu’ils se positionnent comme des alternatives, doivent s’appuyer sur les infrastructures de ces géants pour offrir des résultats de recherche pertinents, ne récupérant qu’une fraction du marché dominé à plus de 90 % par Google.
Vers une hybridation de l’IA et de la recherche
Depuis sa création en 2011, Qwant a été le seul moteur de recherche alternatif à développer son propre index. En 2021, lors de son rachat par le groupe Synfonium, Qwant répondait à 60 % des requêtes et devait faire appel à Bing pour le reste. Olivier Abecassis, directeur général de Qwant, souligne l’évolution préoccupante de ces solutions, mentionnant des hausses de prix et des modifications des conditions d’utilisation.
« Nous allons vers une hybridation des modèles d’IA générative avec la recherche. Ces deux secteurs vont se rapprocher dans les années à venir », ajoute-t-il.
Un partenariat à parts égales
La joint-venture European Search Perspective, issue de cette collaboration, se concentrera sur la création de l’index de recherche, qui produira des résultats uniquement en français et en allemand. Ce projet sera accessible à d’autres moteurs de recherche indépendants et entreprises technologiques.
Pour réaliser cet index, les deux entreprises s’appuieront sur le travail déjà effectué par Qwant. « Les ingénieurs et data-scientists de Qwant, ainsi que la propriété intellectuelle de l’index, seront transférés à la co-entreprise » pour garantir que l’index puisse répondre à toutes les requêtes.
Cette co-entreprise sera détenue à parts égales par Qwant et Ecosia, sans détail sur les investissements nécessaires. « L’accord est substantiel », précise Olivier Abecassis.
Des perspectives pour 2025
Qwant et Ecosia prévoient de commencer à utiliser cette nouvelle technologie de recherche d’ici la fin du premier trimestre 2025, avec une extension prévue pour l’Allemagne d’ici la fin de l’année suivante.
