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La France s’oppose à l’accord de libre-échange « en l’état » entre l’UE et les pays du Mercosur. Ce jeudi, elle va tenter de convaincre d’autres pays à Bruxelles.
La ministre française du Commerce extérieur, Sophie Primas, doit se rendre à une réunion avec ses homologues de l’Union européenne. La France parviendra-t-elle à bloquer l’accord de libre-échange UE-Mercosur ? Elle va tenter ce jeudi à Bruxelles de convaincre d’autres pays de s’y opposer. Or, nombre d’entre eux hésitent encore à se prononcer. L’une des raisons « qui m’amène ici, aujourd’hui, c’est un dialogue de persuasion avec mes collègues européens sur la question du Mercosur », a déclaré Sophie Primas avant la réunion.
Une position claire contre l’accord
La France est fermement opposée à la conclusion d’un accord de libre-échange entre l’UE et les pays du Mercosur, qui comprend le Brésil, le Paraguay, l’Argentine et l’Uruguay. Les agriculteurs français, mobilisés contre cet accord, craignent une inondation de viande latino-américaine en Europe, mettant en garde contre une concurrence déloyale de produits qui ne respectent pas les normes environnementales et sanitaires strictes en vigueur dans l’UE.
Une minorité de blocage
Le gouvernement français espère rallier d’autres pays européens afin d’atteindre une minorité de blocage au sein du Conseil de l’UE. La Commission européenne, qui négocie cet accord au nom des 27 États membres, ne cache pas son intention de parvenir à une conclusion avant la fin de l’année. « Nous devons inclure tous les 27 chefs d’État et de gouvernement des États membres de l’UE, et, du côté du Mercosur, tous les membres doivent être également prêts à signer », a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.
Réticences parmi certains pays
Quelques pays, comme la Pologne et l’Autriche, expriment des doutes sur l’accord, mais aucun n’a encore formellement soutenu la position de la France. « Nos agriculteurs ont clairement indiqué au gouvernement polonais qu’ils redoutent les importations d’autres pays. Nous sommes donc ouverts à des solutions », a déclaré Ignacy Niemczycki, secrétaire d’État polonais au Développement.
Des soutiens en faveur de l’accord
D’autres pays, tels que l’Espagne, la Suède et l’Allemagne, défendent cet accord. Le ministre suédois du commerce international, Benjamin Dousa, a affirmé : « Nous discutons du Mercosur depuis un certain temps maintenant. Le moment est venu d’avoir une cérémonie de signature ». En Allemagne, le chancelier Olaf Scholz a réitéré que l’accord devait être finalisé, tandis qu’en Espagne, malgré les préoccupations des syndicats agricoles, le ministre de l’Agriculture a exprimé son soutien à l’accord.