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Dans l’ex-RDA, un système de maisons de jeunes a été mis en place pour « briser la volonté » des enfants et adolescents dits « difficiles ». Ces établissements, tel le Jugendwerkhof de Torgau, ont été le théâtre de conditions de vie inhumaines, comme le relate le témoignage d’Alexander Müller, un ancien pensionnaire de ces maisons.
Les conditions de vie dans les maisons de jeunes
Environ 135 000 enfants et adolescents qualifiés de « difficiles » ont été placés dans des établissements spéciaux en RDA, souvent dans des conditions comparables à celles de la détention. Une exposition récente, intitulée « Je suis né en tant qu’homme, et je veux en sortir en tant qu’homme », met en lumière le sort tragique de ces jeunes, victimes du système répressif de la RDA.
Le témoignage d’Alexander Müller
Alexander Müller, qui a passé un total de onze mois au Jugendwerkhof de Torgau, décrit des expériences marquantes qui le hantent encore aujourd’hui. À 55 ans, il vit à Plauen et travaille bénévolement pour sensibiliser le public aux injustices du passé. Lors d’un entretien, il partage ses réflexions sur son retour dans cet ancien centre de détention.
« Je ressens un certain triomphe d’être ici, à l’endroit où j’ai souffert de graves blessures physiques et psychologiques. Mais je sais aussi qu’il reste beaucoup à faire pour obtenir une véritable justice pour les victimes », déclare-t-il.
Les abus subis par les jeunes
Les témoignages d’Alexander font état d’un régime de travail forcé et d’activités sportives coercitives, destinées à détruire l’esprit des jeunes. « Nous devions travailler à la chaîne, souvent pour des produits destinés à l’Ouest, suivis de séances de sport exténuantes », raconte-t-il, évoquant des courses jusqu’à 25 kilomètres après des journées harassantes de travail.
Les séquelles psychologiques
Le processus de déshumanisation subie par les jeunes a laissé des marques durables. Müller souligne que peu d’anciens pensionnaires sont capables de parler de leurs expériences en raison des traumatismes. « J’encourage les autres anciens à se manifester. Mais beaucoup d’entre nous souffrent de troubles post-traumatiques », déclare-t-il.
Un appel à la reconnaissance
Malgré les défis, Müller exprime l’espoir de voir davantage de personnes reconnaître les atrocités commises. « Il est frustrant de rencontrer des gens qui refusent de croire à notre histoire. Même si j’avais commis des erreurs, rien de ce que j’ai vécu ne devrait être justifié », conclut-il.
Un besoin de justice
Ce témoignage est une pièce cruciale du puzzle historique qui vise à éclairer les conditions inhumaines dans lesquelles des milliers de jeunes ont été placés dans l’ex-RDA. Les efforts pour faire reconnaître cette partie sombre de l’histoire allemande continuent d’être une priorité pour des anciens comme Müller.