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L’anagramme, art fascinant et ancien, consiste à former un mot ou une expression en permutant les lettres d’un autre mot ou expression. Cette pratique remonte au quatrième siècle avant Jésus-Christ, lorsque le poète grec Lycophron a inventé cet exercice linguistique.
Un virtuose des mots : Jacques Perry-Salkow
En France, Jacques Perry-Salkow est reconnu comme un maître de l’anagramme. Se définissant comme « pianiste de jazz et jongleur de mots », il consacre sa vie à créer des anagrammes, mêlant humour et poésie.
Un lien inattendu avec le Boléro de Ravel
Un exemple marquant de son art est l’anagramme du célèbre Boléro de Ravel, qui se transforme en « Rodéo verbal ». De plus, l’anagramme de Scala de Milan devient « demain la Callas », soulignant la richesse de cet exercice linguistique.
L’anagramme comme révélateur de l’inconscient
Cette capacité à dévoiler des vérités cachées dans les mots soulève une question : l’anagramme pourrait-elle être un révélateur de notre inconscient ? Jacques Perry-Salkow l’explore dans son dernier livre, coécrit avec le philosophe Raphael Enthoven, intitulé Anagrammes pour le temps présent.
Des anagrammes politiques
Ce livre présente des anagrammes percutants liés à la politique, tels que « La Russie de Poutine » qui devient « La Ruine des utopies », ou encore « Petit Dieu personnel » transformé en « Le Président Poutine ». D’autres exemples incluent « Président Trump » pour « Rut de printemps » et « Guerres saintes » qui se change en « Ruines et rages ».
Une dimension poétique
Au-delà de la politique, l’anagramme est également un art poétique. Par exemple, « L’éclipse de lune » se transforme en « Le spleen du ciel », tandis que « Punaises de lit » donne « Plaies des nuits ». Les anagrammes ont le pouvoir de faire résonner des vérités sociétales, comme avec « Gens ulcérés » devenant « Les urgences ».
Une pratique ancienne mais toujours actuelle
Jacques Perry-Salkow a publié son premier livre en 2007 et continue d’enchanter le langage tout en révélant le sens caché des mots. Des exemples de son talent incluent « Faites l’amour pas la guerre » devenu « l’orgasme apaisera le futur » et « La Belle au bois dormant » qui se transforme en « mouillant sa robe de bal ».
Un art qui dit la vérité
Le mystère de l’anagramme réside dans sa capacité à exprimer des vérités profondes. Par exemple, « le baiser du soir » devient « libido assurée », et « espérance » se change en « présence ». Jacques Perry-Salkow rappelle avec pertinence la citation d’Henry de Montherlant : « Eternité est l’anagramme d’étreinte ».