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C’est une semaine cruciale qui s’annonce pour Michel Barnier. À partir de ce lundi 25 novembre, le Premier ministre va recevoir les différents chefs de groupe parlementaires d’opposition de la gauche et de l’extrême droite qui menacent de le censurer. Et le bal des réceptions commence dès 8 h 30 avec Marine Le Pen qui, depuis les réquisitoires à son procès sur ses assistants au Parlement européen, a haussé le ton contre le gouvernement.
Une menace de censure en toile de fond
Pour l’ancienne candidate à la présidentielle, l’équation est simple : la menace de faire tomber le gouvernement sera mise à exécution uniquement si le pouvoir d’achat des Français est victime du projet de budget 2025. Outre cette ligne rouge, la cheffe de file des députés Rassemblement national attend également que le Premier ministre respecte son engagement. Ce dernier avait annoncé que les groupes d’opposition pourraient reconnaître dans son budget des éléments qui leur paraissent essentiels. « Nous, nos éléments, on les a donnés : c’était de ne pas alourdir la fiscalité sur les particuliers, de ne pas alourdir sur les entrepreneurs, de ne pas faire payer les retraités, de faire des économies structurelles sur les dépenses de fonctionnement de l’État », avait-elle affirmé sur RTL.
Barnier « crée les conditions d’une censure »
Si le vote d’une motion de censure n’est donc pas encore décidé dans les rangs du RN, cela pourrait malgré tout en prendre le chemin. « Jusqu’à aujourd’hui, Michel Barnier crée les conditions d’une censure », a assuré Sébastien Chenu sur LCI. Le vice-président du Rassemblement national ne semble pas convaincu par la stratégie du locataire de Matignon. « On n’achète pas des opposants politiques avec de la verroterie. Ce n’est pas en gommant deux, trois petites choses à la marge que Michel Barnier va changer la logique de son budget », a-t-il cinglé.
Les points de désaccord
Pour lui, le RN demande une chose : une rupture politique avec la ligne d’Emmanuel Macron. « Cette rupture, Michel Barnier ne l’a pas engagée. Et ça se voit dans son budget », a-t-il poursuivi. Les points de désaccord sont nombreux, selon lui : « les retraites », « les sept jours travaillés gratuitement », « la hausse de l’électricité », « la hausse de la contribution de la France à l’Union européenne », « le malus automobile », « l’augmentation des frais de notaire » ou l’absence d’économies sur « le millefeuille de l’État » et sur « l’immigration », a listé Sébastien Chenu. « Rien n’a été retenu », a-t-il cinglé.
Une semaine de rencontres
Le défi s’annonce donc de taille pour Michel Barnier, qui recevra, également ce lundi, Mathilde Panot, cheffe de file des députés insoumis, ainsi que Stéphane Séjourné, président du groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) et Éric Ciotti, allié du RN et président du groupe UDR (Union des droites pour la République). Comme chaque semaine, le Premier ministre verra les chefs de groupes de son gouvernement de la droite et du centre mardi matin, ensemble. Mercredi après-midi, le Premier ministre s’entretiendra avec les chefs de groupe socialistes, Boris Vallaud pour l’Assemblée et Patrick Kanner pour le Sénat, et écologistes, Cyrielle Chatelain pour l’Assemblée et Guillaume Gontard pour le Sénat. Il recevra, enfin, jeudi matin, ceux du Parti communiste, André Chassaigne pour l’Assemblée et Cécile Cukierman pour le Sénat.