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La Namibie est en émoi alors qu’elle se rend aux urnes aujourd’hui, mercredi 27 novembre, pour un double scrutin présidentiel et législatif. Ce sont les élections les plus incertaines qu’ait jamais connues le parti au pouvoir, l’Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (Swapo), qui voit sa candidate, la vice-présidente Netumbo Nandi-Ndaitwah, confrontée à des défis majeurs.
Un scrutin historique
Netumbo Nandi-Ndaitwah, 72 ans, pourrait devenir la première femme présidente de la Namibie. Elle affronte Panduleni Itula, un ancien dentiste et avocat qui a fondé le Parti des patriotes indépendants (IPC) en 2020. Les électeurs, au nombre d’un million et demi, sont appelés à voter dans des urnes bleues pour la présidentielle et jaunes pour les législatives jusqu’à 21 heures. Le dépouillement des voix devrait être terminé au plus tard samedi, selon la Commission électorale.
Des défis socio-économiques importants
Le climat politique est tendu, avec un chômage massif et des inégalités croissantes. La Namibie est aujourd’hui le deuxième pays le plus inégalitaire au monde, après l’Afrique du Sud, selon la Banque mondiale. Marisa Lourenço, analyste indépendente, souligne que l’activité minière, bien que lucrative, ne génère pas assez d’emplois pour satisfaire la population, alimentant ainsi la frustration des jeunes.
En 2018, 46 % des Namibiens âgés de 18 à 34 ans étaient sans emploi, ce qui est particulièrement inquiétant pour un pays avec 63 % de sa population de 3 millions d’habitants ayant moins de 30 ans.
Un vent de changement
La Swapo, qui a lutté pour l’indépendance de la Namibie contre l’apartheid, craint de subir le même sort que d’autres partis de la région. Des résultats récents en Afrique du Sud et au Botswana montrent une érosion du soutien populaire. Les jeunes, nés après la libération du pays, n’ont pas les mêmes liens émotionnels avec la lutte pour la liberté et sont de plus en plus préoccupés par leur avenir économique.
Les enjeux des élections
Les élections actuelles sont perçues comme un enjeu crucial pour le quotidien des Namibiens. Tendai Mbanje, chercheur au Centre africain pour la gouvernance, indique que les électeurs se concentrent désormais sur des questions fondamentales telles que l’emploi. Nandi-Ndaitwah a promis la création de plus de 250 000 emplois en cinq ans, mais elle a également averti que la stabilité politique est essentielle pour permettre aux entreprises de prospérer.
Pour la première fois, la possibilité d’un second tour à l’élection présidentielle est envisagée, un événement qui pourrait bouleverser le paysage politique du pays. Les résultats définitifs pourraient nécessiter un second tour dans les soixante jours suivant leur annonce, conformément à la loi électorale.
Les électeurs se mobilisent
Des électeurs comme Hendry Amupanda, 32 ans, ont attendu devant les bureaux de vote pour exprimer leur désir de changement. Il a déclaré : *« Je veux que le pays aille mieux et que les gens aient du travail »*. Au même bureau, Frieda Fillipus, une travailleuse du secteur minier de 31 ans, espère également l’élection d’une *« femme présidente »*, affirmant que *« le féminin représente le futur »*.