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La Cour pénale internationale (CPI) intensifie son enquête sur les crimes commis contre les Rohingyas en Birmanie. Plus de cinq ans après le début de cette enquête, le procureur Karim Khan a demandé la délivrance d’un mandat d’arrêt contre Min Aung Hlaing, le leader de la junte birmane. Ce dernier est accusé d’avoir orchestré des attaques meurtrières contre cette minorité ethnique, notamment depuis 2016, culminant avec l’opération du 25 août 2017.
Responsabilité pénale présumée de Min Aung Hlaing
Karim Khan affirme avoir des *« motifs raisonnables de croire que la responsabilité pénale du général Min Aung Hlaing, commandant en chef des forces de défense du peuple birman, était engagée pour les crimes contre l’humanité de déportation et de persécution commis à l’encontre des Rohingyas, en partie en Birmanie et au Bangladesh ».*
Une campagne de terreur
À partir de l’été 2017, suite à une attaque de militants rohingyas, l’armée birmane (Tatmadaw) lance une campagne de destructions et de violence. Les unités d’infanterie légère sous le commandement de Min Aung Hlaing, notamment la 33e et la 99e, sont responsables de nombreuses atrocités, y compris des meurtres, des viols et des expulsions de la communauté rohingya, souvent avec le soutien de la police et de civils locaux.
Intention de génocide
La juriste Radhika Coomaraswamy a déclaré que les actes commis contre les Rohingyas atteignent un niveau de gravité comparable à celui des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Selon elle, *« Les horreurs infligées aux hommes, femmes et enfants rohingyas lors des opérations d’août 2017, y compris leur homicide aveugle, atteignaient le niveau des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. »*
Un exode massif
Plus de 745 000 Rohingyas ont fui vers le Bangladesh, s’installant dans des camps surpeuplés. Les juges de la CPI, bien que la Birmanie n’ait pas ratifié le statut de Rome, estiment qu’ils peuvent exercer leur compétence sur ces crimes, car une partie des actions avait lieu sur le territoire d’un État partie, le Bangladesh, qui a rejoint la CPI en 2010.
Une situation difficile pour Min Aung Hlaing
La demande de mandat d’arrêt arrive à un moment critique pour Min Aung Hlaing, 68 ans, qui se trouve dans une position de faiblesse face à une résistance pro-démocratique croissante. Malgré ses tentatives de redorer son image en prévoyant des élections, il est confronté à une armée en difficulté, perdant du terrain et des hommes.
Un passé militaire complexe
Min Aung Hlaing, qui aurait dû prendre sa retraite en 2021, a choisi de poursuivre une carrière de dictateur. Après des études de droit, il a intégré l’académie militaire et a rapidement gravi les échelons. Il a été impliqué dans des opérations militaires dans des zones de conflit et a été nommé à des postes clés durant les périodes de transition politique en Birmanie.
Relations tendues avec l’opposition
Min Aung Hlaing a toujours maintenu des relations froides avec Aung San Suu Kyi, la leader de l’opposition. Bien qu’il ait profité d’un semblant d’ouverture démocratique, il est resté au cœur d’un régime autoritaire. Son coup d’État du 1er février 2021 a marqué un retour en arrière pour le pays, le mettant désormais face à une enquête de la CPI.